Le voleur de Bagdad (1924) 7/10 Raoul Walsh

Temps de lecture : 2 minutes

Film muet réalisé par le grand Raoul Walsh.

Sans doute un des premiers films d’action à grand spectacle, doté d’un super héros. En tout cas de cette envergure.

Et il faut dire que les décors sont majestueux et généreux. A la limite de l’expressionnisme allemand. Et bien qu’on puisse deviner la forte teneur en carton, ils sont suffisamment convaincants. Les costumes ont du coûter une fortune. Les différents trucages font encore illusion. On retiendra en particulier le tapis volant, la corde magique, la « multiplication » des soldats.

L’action est soutenue et le scénario est solide. Dans l’esprit romantique des milles et une nuit.

Dans cette version réhabilitée, l’image est bonne. La couleur monochrome, rajoutée aux scènes, souligne l’ambiance (jaune, rouge, bleue…). Et nos contemporains ont fait une très belle bande son, avec un orchestre symphonique.


Certaines attitudes forcées et mélodramatiques des acteurs, ont pris un coup de vieux, mais c’est encore parfaitement regardable.

Douglas Fairbanks est en forme, il se démène, escalade des arbres, fait des pirouettes, grimpe à une corde magique…

Son sourire Gibbs n’arrive pas toujours au bon moment. Il a un coté bébé Cadum. Ses bras paraissent souvent exagérément écartés, comme pour nous dire quelque chose. Tout cela prête un peu à sourire maintenant.

Pourtant on ne devrait pas se moquer, car ce bonhomme athlétique a été la plus grande vedette de son temps. Son public masculin l’adorait pour ces exploits physiques et la sympathie qu’il dégageait. Les femmes se liquéfiaient pour sa belle prestance et la forte virilité affichée. Avec cette petite touche de féminité qui rassure tant le genre féminin.

Si vous regardez bien le film, vous verrez que dans certains pantalons moulants, on voit assez clairement ses attributs et la raie de ses fesses. Je ne suis pas preneur mais on a du mal à ne pas le remarquer. Et je ne parle pas des biscotos, toujours en évidence.

Son agilité est légendaire. Et quand il a voulu faire des films plus statiques, cela a déplu.


Mesdames, on se calme, le beau Douglas n’est pas pour vous.

Car il est amoureux fou de la princesse du film, la jolie Julanne Johnston (pas excellente et qui n’a pas eu une longue carrière)

En outre, Mme Fairbanks, Mary Pickford, la petite fiancée de l’Amérique, surveille de près son mari.

Notre bellâtre tricheur, se fabrique une identité de Prince des mers et des îles, pour approcher la belle. Il se démène, il ruse, il se bagarre. Il parvient à la séduire sans trop de difficultés, vu qu’il a touché le rosier prémonitoire.

Grâce à l’amour, ce mécréant passe de malhonnête, à gentil petit garçon. La morale a la main lourde, mais on pardonne. C’est un conte de fée.

Intéressant à tous points de vue.

Mais certes, 2h35 c’est un peu longuet.

Quelques années auparavant, en 1917, Douglas Fairbanks, Charles Chaplin, D.W. Griffith et Mary Pickford ont été les premiers à revendiquer leur indépendance. Ils ont fondé la United Artists. Chapeau pour ces visionnaires à l’audace incroyable !

Le couple Fairbanks-Pickford a été un des plus en vue d’Hollywood. Tout le gratin intellectuel mondial se pressait à leur soirée à Pick’fair. On savait vivre en ce temps là.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Voleur_de_Bagdad_(film,_1924)

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