Les documentaires sur les meurtres sont tellement nombreux que cela donne le tournis. Il y a même des chaînes de télévision qui se sont spécialisées là dedans. Et cela tourne très bien. Le grand public ne peut pas se passer de ces descriptions de crimes et de criminels.
- J’avais lu dans le temps un texte d’une grande plume paléo-communiste qui défendait la réintroduction des faits divers dans la presse bolchevique. Je ne l’ai pas retrouvé.
Il y a une prime dans les médias pour les tueurs en série, qui donnent de plus grands frissons. Avec toujours la même question. Comment se fait-il que de tels monstres existent ? Car pour la plupart d’entre nous, il ne peut s’agir que de monstres.
Le journalisme d’investigation a le vent en poupe. Surtout s’il prend soin de taper aux bonnes portes et de convoquer les experts. Et quand il se mêle de ce genre d’affaire, il peut faire des merveilles.
C’est le cas ici. On découvre un Samuel Little en prison qui est interrogé finement pour lui faire avouer un maximum de crimes.
Le bougre semble sympathique et ce trait est souligné par les enquêteurs.
Il raconte sans trop de difficultés ses méfaits. Il est même coopératif. Il fait de mémoire des dessins en couleur de ses victimes pour aider.
Mais il pose quelques conditions.
- Il doit être dispensé de peine de mort.
- On ne doit pas l’interrompre quand il raconte.
- Il ne faut pas suggérer qu’il a violé ses victimes. Il met un point d’honneur a les avoir séduites toutes, avant de les étrangler etc
Et chaque homme de loi qui vient le voir, repart assez content d’avoir pu résoudre des cold case de sa juridiction, « grâce » à lui.
S’il raconte si bien, son crime, sa technique d’approche et tous les détails, c’est qu’il éprouve à nouveau une excitation sexuelle ce faisant. Il ne s’en cache pas. Et plusieurs témoins disent qu’il commence à se masturber à certains moments de l’interrogatoire. L’acmé est pour lui dans les yeux de ces pauvres femmes, quand elles ont compris qu’elles n’en sortiraient pas vivantes. Il lui arrive de faire durer ce « plaisir », en ne les tuant pas tout à fait en une fois.
Ces passages authentiques filmés et non pas reconstitués, sont une mine pour les sciences humaines. Ils nous apportent beaucoup d’informations sur un autre versant de la banalité du mal.
