Les Amants passionnés (1949) Monogamie : extension du domaine. Time sharing Chamonix 6/10

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Pour l’avis résumé voir : Avis – Les Amants passionnés (1949) Film David Lean 6/10

Les Amants passionnés sont bien coiffés, bien habillés. Et Lean est trop romantique.

David Lean c’est quand même le réalisateur de Oliver Twist, Le Pont de la rivière Kwaï, Lawrence d’Arabie, Le Docteur Jivago !

A noter aussi un passage réussi dans l’humour british avec L’Esprit s’amuse.

Pourtant si l’on s’en tient au film présent ou à cette autre mièvrerie Brève Rencontre, on peut avoir des doutes sur la constance de son souffle épique (celui de ses grandes oeuvres).

Cet indécrottable romantique récidivera bien plus tard avec Vacances à Venise.

Les Amants passionnés repose sur l’histoire d’amour en pointillé d’Ann Todd et de Trevor Howard . L’idée est celle du ratage volontaire de l’amour d’une vie. C’est donc une extension du domaine sacré de la monogamie, grâce à des alternances et à quelques rebonds.

Cela reste très prude. Notre couple illégitime ne va fauter que quelques nuits par décennie et encore.

On donnerait pourtant le bon dieu sans confession à notre blonde quasi virginale. Elle semble auréolée de bons sentiments.

Mais au fond d’elle même elle se sent coupable : « mon amour ne vaut pas grand-chose… ». Et puis elle a de mauvaises pensées dès qu’elle voit Trevor Howard. Mais lui n’est qu’un petit professeur d’université, pas un dirigeant de ce monde comme l’autre.

On se demande bien ce qu’elle lui trouve à ce Trevor. Cet acteur n’est pas vraiment un jeune premier. Mais par convention de cinéma, on fait comme si, nous aussi.

Bien fol qui s’y fie. Elle choisit quand même à chaque fois de revenir au confort contractuel avec son vieux mari Claude Rains. Lui est riche, connu et influent. A défaut d’avoir son amour, ce dernier a pour ainsi dire acheter son affection et sa démonstrative beauté. C’est quand même bien de s’afficher avec cette créature classieuse. A l’inverse la belle aime se travestir en Sissi Impératrice et être conduite en Rolls.

Voilà le message.

Le vieux se rend compte des petites incartades de sa belle. Il n’est pas content. Sous entendu, qu’elle n’a pas respecté le deal. Mais aussi qu’il ne veut pas passer pour un cocu.

L’affaire se complique, car il souhaite le divorce désormais. L’histoire se termine quand même bien, juste après la tentation d’un suicide sur un quai de métro londonien. Le vieux est désormais « amoureux » de sa femme et consent à la reprendre en l’état.

Il y a donc l’ombre du thème du grand amour pour toujours, à part le fait que ceci ne tombe pas forcément où on le pense.

L’action est déterminée par les flottements de cette femme et la rivalité des mâles. Rien de bien nouveau. Les frustrations font le reste.

Tout cela est bien artificiel. Dans la réalité, ces amours discontinues ne traversent pas les âges aussi facilement que cela. Le cinéma triche, en utilisant des acteurs qui eux ne vieillissent pas.

Cela aurait été plus marrant si elle avait hésité entre un mari célèbre jeune beau et riche et un amant vieux et sinistre.

ps: Chamonix ? Oui et même en petite finette sur le Pic du Midi. Bonjour l’exploit !

Pour l’avis résumé voir : Avis – Les Amants passionnés (1949) Film David Lean 6/10

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Amants_passionn%C3%A9s

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