Les Amoureux – film – Avis – Catherine Corsini – Mélenchon – Nathalie Richard 4/10

Ce film est assez mal fait. On dirait du travail d’amateur. Malgré l’agitation apparente, l’histoire est foncièrement terne et inintéressante.

On sent la réalisatrice Catherine Corsini presque amoureuse de l’actrice omniprésente Nathalie Richard. On voit trop cette dernière. Elle ne mérite pas tant d’attention et comme héroïne et comme actrice. Mais il est un fait que Catherine Corsini s’intéresse à l’homosexualité, masculine et féminine.

Alors qu’on la pensait promise à un brillant avenir, elle s’est barrée de son triste village – passablement alcoolisé – de Monthermé dans les Ardennes, pour faire un numéro de cabaret semble-t-il.

A présent la môme Nathalie Richard s’amuse assez pathétiquement. Et son jeu n’a rien de marrant.

  • Ce machin longiligne est moins séduisant qu’elle ne le pense ou que ne le croit le staff de cinéma.

Elle est de retour dans son environnement de jeunesse. Elle est de plus en plus dure à canaliser. Elle flirte et couche avec les uns et les autres, selon ses envies, selon ses intérêts. Son père, une humble personne, n’est pas jouasse.

Son rapport avec son jeune demi-frère est on ne peut plus trouble. Elle le mène gaiement sur les chemins de travers. Cet innocent va être de la fête ; boisson, coucherie et kilbe. On ne sait pas trop si elle fait cela par affection, ou pour le plomber lui aussi ou parce qu’elle véhiculerait des valeurs libertaires qui dépasseraient celles du morne village. Et donc le gamin va « accepter » son homosexualité, entre autre. Ce dont on s’en fiche totalement, mais qui faisait bien encore en 1994.

Ce film, qui voudrait bien être au dessus de la mêlée, est lourdement connoté et pas très intelligent. Vouloir jouer aux affranchis ne suffit pas. D’autant plus qu’il est lourdement donneur de leçons. Même si ces leçons sont inversées.

Le scénario est étrangement mou voire paresseux. Et puis la réalisatrice, fan de Jean-Luc Mélenchon, glisse sur de l’à peu près social, par-ci, par-là. Rien de bien structuré, là non plus. Juste des signes d’appartenance à un groupe mais aucune vision solide. En 2021 elle a même intégré les Gilets jaunes dans son film La Fracture. Tout cela manque de rigueur et d’efficacité.

Cette metteuse en scène étrange paraît déjà bien déboussolée en 1994, avec ses partis pris faussement transgressifs.

L’âge n’aide pas. Elle prétend ceci en 2021, à 65 ans : « Le sentiment de révolte me constitue ». On voit bien que ces vieux post soixante-huitards ou assimilés n’ont guère été plus loin que leur adolescence et qu’ils nous ennuient avec leur complaisance pour leur propre vacuité.

Ces deux femmes ont l’air de se regarder le nombril, dans et autour du film. Bonjour tristesse !

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