Les cinq dernières minutes – 45 tours et puis s’en vont (1964) Rembob’INA 7/10

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Téléfilm : “Les cinq dernières minutes – 45 tours et puis s’en vont (1964) 5.5/10

+ Rembob’INA – “Les cinq dernière minutes” 7/10

L’excellente émission de Patrick Cohen nous apprend que cette série télé était en fait la suite d’un jeu d’enquête policière en direct, qui impliquait tant bien que mal les spectateurs. Un travail premier méritant mais très expérimental et qui s’est perdu dans les difficultés de réalisation.

N’en est resté que l’esprit général avec quelques trucs. Les animateurs principaux sont devenus des acteurs à part entière. Mais il n’a pas été possible de conjurer une certaine complexité. Il n’y a vraiment que sur le story-board que le dénouement du crime fonctionne bien.

Enfant, il faut dire que je ne comprenais absolument rien à l’intrigue. C’était pour moi une œuvre expressionniste, dans laquelle dominait la forte autorité, la voix puissante et le regard noir de Raymond Souplex/Bourrel. On avait là une sorte de Zeus régnant sur son Olympe du quai des orfèvres. J’étais bien content que ce père fouettard moustachu, pourvu d’un étrange chapeau plat, cesse de se torturer, qu’il commence enfin à sourire, après avoir prononcé sa formule magique : « Bon dieu, mais c’est bien sûr ! ». Il nous interpellait directement, nous bien assis devant le petit écran, bien avant que Woody Allen ou d’autres utilisent ce procédé.

Et quand j’ai revu cet épisode 45 tours, je dois avouer que pour moi, tant d’années après, cela reste assez tortueux. Je ne suis pas sûr qu’on puisse trouver si facilement le coupable soi-même. Mais peut-être que cette difficulté à comprendre donne une aura supplémentaire à ces épisodes.

Le second de l’inspecteur principal (Dupuy/Jean Daurand) est là pour ajouter l’humour au clown blanc. Le couple est célèbre et il a été parodié de multiples fois.

La série a eu l’intelligence de faire défiler comme témoins, coupables, victimes ou simples suspects des acteurs connus ou qui le deviendront.

C’est le cas ici d’Yves Rénier, futur commissaire Moulin, tout jeune alors et qui se débrouille déjà très bien (gueule d’ange mais coupable).

Il y a même eu Gainsbourg en guest star, c’est dire ! (pas coupable, malgré tous les efforts pour lui faire une sale gueule).

La série a eu l’intelligence de plonger de manière quasi systématique dans différents milieux. Ici c’est l’univers Yé-yé naissant. Cela parle forcément à la même génération que les chanteurs du moment. La diabolique Jaguar Type E, voiture d’idole des jeunes, objet de toutes les convoitises, nous disait quelque chose aussi, à nous les plus petits.

Ces multiples rituels permettent de conjurer l’ambiance noire des couloirs de la PJ. Ils ont quelque chose de bénéfique. Il faut le voir comme cela.

On ne peut pas passer sous silence le prenant morceau de trompette d’Arsenic Blues de Marc Lanjean. Il participe grandement à l’ambiance générale.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_s%C3%A9rie_des_Cinq_Derni%C3%A8res_Minutes#%C3%89pisode_31_:_45_tours_et_puis_s’en_vont

Un Souplex très yéyé

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