Les grandes gueules (1965) 5.5/10

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L’univers impitoyable (impitoyyyâââble!) des bûcherons.

Le pauvre Bourvil revient la queue basse de son expérience canadienne. Il n’a pas fait fortune en Amérique. Ce « vosgien » veut reprendre la scierie délabrée de son père défunt.

La main d’œuvre qu’il découvre à son retour, est faite d’alcooliques et de bras cassés.

Lino Ventura et son copain passent par là. Les compères ont un lourd passé. Ils voudraient se faire oublier. Ils se proposent pour venir travailler. Peu leur importe de bosser au tarif syndical des ouvriers du bois.

Cela se passe plutôt bien mais il faudra quand même embaucher d’autres personnes.

Les deux nouveaux ont une idée. Ils connaissent de près les conditions carcérales et ils ont une arrière pensée. Et donc ils proposent un plan.

Bourvil se laisse convaincre, non sans mal, de prendre des taulards en liberté conditionnelle. Les débuts sont difficiles, mais finalement ce choix n’est pas si mauvais.

Son puissant concurrent, qui pensait la vieille scierie foutue, ne voit pas cela d’un bon œil. Il multiplie les entraves et les provocations. Et finalement les prisonniers en sursis se laissent aller à une bagarre généralisée qui les perdra. Retour à la case prison.

C’est une histoire de gros bras, de « grandes gueules », de machisme et de bons sentiments.

Les femmes sont des femmes enfants, comme c’était souvent le cas dans les films à l’époque. Et la fade Marie Dubois quand elle est à deux doigts de pleurer, se laisse prendre le menton par la main, comme on le ferait avec un enfant. Mais le plus souvent, elle a un curieux sourire bloqué, toutes dents dehors.

Les hommes eux, ils font dans les bons sentiments, même s’ils ont des manières et un passé de brutes. Mais il faut quand même pas pousser, quelque part ils ne doivent pas se laisser faire. C’était la règle à l’époque. Le coup de poing était un allié de poids. Et les méchants doivent finir par payer « physiquement ».

Le côté « frères d’armes » est un reliquat des fantasmes résistanciels d’après guerre. Cette ambiance assez artificielle de type « les copains d’abord » a passablement vieilli. Surtout si comme ici, on nous donne des cérémoniels faussement enjoués, grosses accolades, respect de ceux qui savent serrer les dents, clopes au bec et bouteille de pinard à la main.

Bourvil nous fait son numéro de sentimental infantile et bourru, et qui veut se faire entendre des grands.

Lino Ventura par contre, est curieusement intemporel dans son jeu, alors que le film est vieillot. Il en a sous le capot.

Michel Constantin est abonné à ces seconds rôles de type semi-gangsters. Le grand décontracté fait donc ce qu’il doit faire.

La fin est un mélo pyrotechnique bien inutile. D’autant plus que le film dépasse déjà deux heures.

Faut dire qu’à l’époque, on n’était pas encore prosterné devant le dieu Empreinte Carbone.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Grandes_Gueules

Bourvil
Lino Ventura
Jean-Claude Rolland
Marie Dubois

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