Ces séries ne se privent pas de vocables accrocheurs. On y parle sans vergogne de « trésors ». Et la coupure de presse, reprise par tous les médias dociles, commence toujours par ceci « De sombres secrets entourent l’armée de terre cuite »
Tout ce « teasing » vise à maintenir un certain suspense pendant les coupures publicitaires.
C’est une intention malhonnête, complice de la crétinisation générale, qui est en quelque sorte contrebalancée par des éléments archéologiques et scientifiques récents et bien intéressants. C’est en tout cas, ce que peuvent en conclure les profanes comme nous.
C’est le premier empereur de Chine qui a mis en place tout ce bastringue. Cela devait servir de défense virtuelle de son mausolée situé sur un tumulus tout proche. Il faut dire que notre gaillard a réuni (de force) six pays pour créer ce qui est la Chine. Il a même pris le temps de bâtir le début de la grande muraille. Sans compter des milliers de soldats en terre cuite dont on parle. Si vous écoutez bien, vous entendrez que Qin Shi Huang a donné son nom à la Chine.
Il n’a pas été difficile de reconstituer le processus de fabrication de ces bonshommes en taille réelle et en couleur, à base de colombins modelés. En refaisant les gestes de jadis on arrive désormais à tout comprendre.
Les fouilles sont à présent bien avancées, bien que cela ne pourrait être que le sommet de l’iceberg d’argile. Et on peut voir qu’il y a une organisation hiérarchisée. Il manque seulement l’empereur lui même, si on l’attend à proximité de ses ministres. En fait il est bien plus loin, caché à la manière d’un pharaon de pyramide. L’analogie se poursuit, puisque des ouvriers auraient été enterrés vivants à proximité. Ah, cette culture du secret !
Des textes et des légendes donnent certaines indications. Comme pour la découverte de la ville de Troie jadis, il peut y avoir des éléments indicateurs dans tout ce folklore posthume.
Le « trésor » serait dans ce tumulus volontairement non exploré. Les Chinois sont des sages, ils attendent de totalement maîtriser leur sujet avant d’entreprendre des fouilles sérieuses.
Le récit antique dit qu’il y a au centre de la colline une reconstitution « maquette » du tout nouvel empire du monarque. Les fleuves et les lacs seraient matérialisés par du mercure. Et les recherches récentes montrent une forte concentration de ce métal par là bas.
Et là le documentaire embraye sur la magie alchimique de ce liquide. La démonstration de la transformation de la poudre rouge du cinabre en ce précieux métal fluide est faite devant nos yeux. Le reportage ajoute prudemment que c’était une très mauvaise idée de croire que d’ingurgiter cela permettait une meilleure longévité. L’empereur serait mort de cela prématurément vers l’âge de 50 ans.
