Made in USA. Godard maoïste, Anna Karina publicité fasciste. 2/10

Temps de lecture : 3 minutes

Mauvais thriller et mauvais film politique.

Connaissant l’antiaméricanisme primaire de Jean-Luc Godard, il est clair que le titre n’est pas un compliment sur ce qui est fabriqué aux États-Unis, mais plutôt une moquerie grinçante.

On est en plein virage de Godard. Il délaisse la création intéressante pour perdre son âme dans les thèmes les plus éculés de l’ultra-gauche. On a donc pas mal de couplets de cette religion-traquenard, avec par exemple les sornettes paranoïaques sur les violences policières, les organismes parallèles malveillants et j’en passe. Mais on assiste aussi à l’apologie des « paradis » communistes.

  • Notre dangereux gros nigaud ne savait sans doute même pas, qu’en défendant la révolution culturelle chinoise, il se rendait complice de ses crimes et exactions. Ce qui n’empêche pas notre commissaire du peuple, de nous débiter ses conneries en voix off grésillante, tout au long de ce long métrage.

Godard a été un gourou de ces années là. D’abord comme assez grand cinéaste, puis en tant que mauvais réalisateur, qui nous a assommé avec les grands totems maoïstes. La destructuration qu’il a opéré est assez pitoyable. Mais peu sont ceux qui osent le dire encore. Avec son surplomb d’auto-proclamé expert en politique, il a réussi à en réduire au silence plus d’un.

Ce n’est pas bien compliqué de faire ce constat. Il a effectivement tétanisé la critique pendant des décennies. Ces suivistes, qui ne savaient plus trop sur quel pied danser, ont manifesté une coupable indulgence.

Mais il a aussi fait fuir les spectateurs, bien moins impressionnés par la liturgie communiste que les précédents.

Il est grand temps qu’on lui dise ses quatre vérités. Un cinéaste surestimé, un manipulateur dangereux, un politique infantile et verbeux, un amant tyrannique qui n’avait de cesse de soumettre et détruire ses compagnes…

Anna Karina est à la recherche de son amant journaliste. Lequel a sans doute été court-circuité par les méchants (les fascistes). Elle se trimballe avec nonchalance, ce qui s’accorde mal avec ce qu’on attend d’une fiancée perdue. Grossière faute de goût.

Le film semble ne pas trop savoir où il va. C’est franchement ennuyeux. Je me demande bien qui peut regarder ce navet jusqu’au bout ; à moins d’être un disciple politisé et malvoyant du grand Danube de l’esprit.


Le long métrage est une telle catastrophe, que ce pauvre Godard tente de le ressusciter avec une chanson très connue de Marianne Faithfull en personne. Peine perdue, il faut donc compter sur les pérégrinations de Jean-Pierre Léaud, très à la mode en ce temps là. La musique de Mick Jagger et Keith Richards n’est qu’un autre code clanique auquel il espère que le spectateur de 1966 va se raccrocher. Mais cela ne change rien non plus. La belle figure d’Anna Karina est donc là pour mieux vendre le produit.

Et si l’on additionne toutes ces ficelles de marketing, on constate que notre Jean-Luc Godard ne fait pas mieux que la pub qu’il est supposé conspuer (publicité = fascisme, nous dit-il dans le film).

A noter que pour ce héros de l’émancipation, les femmes filmées sont le plus souvent des femmes-enfants maquillées et somme toute soumises. Le vieux bouc les aimaient comme cela dans la vraie vie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Made_in_USA_(film,_1966)

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire