Mare (2020) film 6.5/10

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A voir ce film, la Croatie n’est pas ce paradis que l’on nous vend dans les dépliants touristiques.

  • D’ailleurs les dépliants n’existent pratiquement plus, place aux sites spécialisés sur Internet maintenant. L’illusion reste là même.

La plupart des gens vivent là comme partout en Europe, c’est à dire avec un certain ennui chevillé au corps et à l’âme. Un état pré-dépressif qui gagne ceux qui ne savent plus très bien qui ils sont et où ils vont.

  • Sans doute qu’il n’y a plus le vecteur religieux, les idéologies tranchées ou les ambitions sociétales/culturelles fédératrices, pour servir de guide. Et la néo-religion écologiste n’a pas encore gagné ces contrées. Tant mieux pour eux !

Reste l’individualisme nu avec ses impératifs de satisfactions immédiates. Le film nous montre cela.

Direction néant.

Une petite famille vivote dans ce pays, dont ils n’arrivent plus à voir la beauté.

Ils sont dans une maison prêtée par des compatriotes expatriés dans un pays plus riche. Mais les propriétaires vont revenir. Stress en vue.

– Le mari (Goran Navojec), qui est vigile à l’aéroport, est devenu obèse. Rien ne l’intéresse à part sa bière et les matchs de foot. Il n’arrive plus à satisfaire sa femme. Sur tous les plans. Il lui refuse même le cinéma. Avec tout ce petit monde, l’addition se montre à 100 euros, c’est trop cher.

– Un des fils est un adolescent insolent. Il est sur le point de se faire virer de l’école. Il ne craint plus trop ses parents.

– La fille du couple n’arrive pas à décrocher du smartphone. Bonjour l’ambiance à table !

– Le plus jeune fils est transparent. Il aime bien se glisser dans le lit matrimonial.

– Et puis il y a Mare (Marija Skaricic), la mère entre deux âges. Elle s’ennuie profondément. Elle voudrait reprendre le travail. Elle regrette le temps béni où elle était à l’étranger.

Envie d’ailleurs

Comme elle a un affreux spleen, elle cherche désespérément une porte de sortie.

Un travailleur polonais détaché, va s’approcher d’elle. C’est un beau garçon au regard clair, qui est attiré par cette femme. Lui, il veut satisfaire son désir amoureux, dans une sorte de relation bien amicale. Elle est également tiraillée par sa libido, mais elle vise aussi plus haut qu’une revigorante coucherie.

Plan sur la comète

Dans une scène pathétique, elle lui demandera de partir avec lui, loin de là, loin de son mari, loin des gosses.

Il sourit et tente de lui montrer que ce n’est pas possible. Lui aussi a une famille. Et puis ce n’était que des bons moments passés ensemble. Elle se fâche. Elle sait que c’est la fin des ses espérances libératrices les plus folles. Elle ne peut plus que compter sur la tendresse familiale… et encore.

Retour à la niche

Tout rentre dans l’ordre (d’avant). Et donc Mare a de nouveau le bourdon.

Conclusion

Clairement, il ne peut pas y avoir de conclusion pour elle, mais un jour sans fin, une réclusion perpétuelle.

Pour nous, c’est autre chose. Ce scénario si ordinaire, est sans doute le lot de bon nombre d’entre nous. Il en est de même de ces révoltes avortées.

A force de s’inscrire si fortement dans notre sort quotidien, y compris dans nos soubresauts si communs, le film finit par avoir des aspects de documentaire. Cette façon de faire est une tentation assez généralisée de nos jours. Je pense que cette mode passera.

La réalisatrice est née en Suisse : Andrea Štaka. Son nom de famille trahit des connexions slaves. D’où son intérêt pour les Balkans ?

https://www.imdb.com/title/tt7583460/

Marija Skaricic Goran Navojec Mateusz Kosciukiewicz

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