Marie-Octobre. Critique film Duvivier. Darrieux, Meurisse, Blier, Ventura, Roquevert, Dalban, Frankeur, Reggiani. 7/10

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Ce travail de Julien Duvivier est avant tout un film sur le poids du passé. Treize ans après la Libération, une groupe de résistants est amené à se poser des questions. Une fuite permet d’établir que le chef du réseau, le capitaine Castille, a été donné par un des leurs. Mais on ne sait pas par qui. Une enquête policière sera menée en vase clos par ces « amateurs », lesquels sont juge et partie.

Le scénario se déroule aussi artificiellement qu’un roman d’Agatha Christie. Ceci étant dicté par les nécessité de l’unité de temps, de lieu… et d’action.

Les participants à cette réunion d’explication sont sur la sellette les uns après les autres. Tout le monde va y passer, y compris la vieille bonne tête en l’air interprétée par l’inoubliable Jeanne Fusier-Gir. Les scénettes s’enchaînent avec leur lot de rebondissements. Chacun pourrait avoir eu de bonnes raisons de vouloir supprimer leur chef.

Se pose aussi la question de la peine. Le coupable doit mourir mais il vaudrait mieux qu’il se suicide.

Le déroulé est tellement systématique que l’on pourrait facilement se lasser. Ce qui sauve le tout, c’est la qualité des interprètes et la profondeur de de certaines analyses. Au delà des mises en cause individuelles, avec le contexte sociologique, politique et psychologique, on a aussi l’exposé de la force et de la faiblesse des élans passés de la résistance. Qu’aurions-nous fait ? Qui sommes-nous pour juger ?

Il paraît que les acteurs n’étaient pas informés du nom du coupable au préalable et qu’ils ont découvert les intrications au fur et à mesure. Je veux bien le croire, tellement leur jeu est naturel. Ils se montrent pour ainsi dire tels qu’ils sont, ou tels qu’on les imagine, avec beaucoup de justesse.

Les dialogues d’Henri Jeanson contribuent à la qualité de l’ensemble.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Octobre

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