Mary Poppins (1964) 7/10 pour Julie Andrews

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Les puissantes interprétations de Julie Andrews, Dick Van Dyke et David Tomlinson, nous séduisent encore. A cette époque, le dynamisme et la bonne humeur communicative, étaient hors norme. Elles nous prenaient facilement dans leurs filets.

Ce film rassurant a récolté plein d’Oscars et autres récompenses.

Comment s’en dépêtrer ?

Sur quelles bases peut-on se permettre de juger un « joli » conte de fée ? Et quoi penser de toutes ces glorifications utilitaristes du monde magique « moderne » ?

Il y a bien un angle d’attaque, c’est l’histoire.

Dans les temps les plus reculés, il s’agissait de récits oraux extraordinaires, visant à impressionner l’auditoire, en le déroutant par les biais paralogiques. Cela faisant très peur, ou cela faisait beaucoup de bien. Rien d’édulcoré alors. On y trouvait de l’ultra-violence, des destins imprévisibles et des composantes explicitement sexuelles. Tout était bon pour parvenir à ses fins.

Certains contes sont très utiles. Je pense au Trauco au Chili, qui explique par un génie coquin de la forêt, qu’une fille ait pu être engrossée. On est loin de Mary Poppins, là.


Ce n’était la morale « enfantine » de ces guimauves asexuées, façon Disney et consorts.

Ni ce travestissement systématique, consistant à toujours faire gagner les plus faibles, punir les puissants, et tous les Scrooge du monde. Le couperet tombait aussi sur les innocents.

Il n’était pas question de toujours condamner le travail au profit du moindre effort, d’un coup de « baguette magique ». « Je veux ranger ma chambre » dit le garçon qui maîtrise le claquement de doigt magique.

Tout a donc bien été perverti, si j’ose dire.

C’est un peu comme pour certaines versions de l’histoire de Jésus, toutes aussi magiques. Il en existe une qui est systématiquement occultée et qui raconte son enfance houleuse. Un petit Jésus qui n’hésite pas à tuer ou à rendre aveugle (Évangile de l’enfance selon Thomas). Évidemment cela devient difficile à raccorder à la morale linéaire béni-oui-oui que l’on connaît.

Au cinéma, les évolutions du genre sont instructives. Progressivement nos contes à dormir debout, consacrent l’enfant roi du baby-boom, et soulignent les promesses de la société de consommation. Même les dessins animés ont subi ces travestissements sirupeux.

Et comme dans la vie on est assez loin des contes de fée, à noter les difficiles tractations entre l’auteur(e) du livre Travers et Disney. Elles ont fait l’objet d’un bon film intitulé « Dans l’ombre de Mary » (Saving Mr. Banks) avec Tom Hanks et Emma Thompson.

Je donne 7/10 sans estimer vraiment que le film les vaut.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Poppins_(film,_1964)

Julie Andrews
Dick Van Dyke
David Tomlinson
Glynis Johns

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