Massacre civils : Peskov Rochebin LCI. Poutine en prison. Interview Ukraine

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M Rochebin est décidément un talentueux journaliste. Contrairement à nombre de ses semblables français, il ne met pas en scène son émotion et travaille à fond ses sujets. Avec son génie propre et son amabilité, il arrive à faire parler ses interlocuteurs, fussent-ils de madrés défenseurs d’exactions et de fieffés manipulateurs d’informations.

Il a obtenu d’interviewer le porte parole du Kremlin, M Peskov. Cela faisait suite à la prise de conscience mondiale des massacres de civils qui s’étaient passés à Irpin et Boutcha.

  • Bien sûr qu’on doit toujours se montrer prudent dans ce qui ne peut être à ce stade que des démonstrations incomplètes par l’image. On se souvient des corps neutres déterrés, qui ont été mis en scène comme des exécutions à Timisoara.

Les autorités ukrainiennes sont parfaitement honnêtes dans la mesure où elles reconnaissent qu’il faut valider ce qui paraît des évidences, par des investigations de type médecine légale, à un niveau international.

Le grand public est sujet à l’émotion et veut profiter de cet élan solidaire d’indignation pour en découdre. Il s’impatiente.

Rochebin a insisté auprès de Peskov pour essayer d’ébranler son discours « officiel ». Le Russe qui n’est rien de moins que le porteur de parole de Poutine, soutenait que ces cadavres n’étaient pas ce qu’on croit. On les aurait mis là a posteriori, après la restitution de la petite ville, pour bassement faire croire à des exactions de la valeureuse armée anti-nazi, libératrice de ces opprimés de l’Ukraine. C’est la thèse maladroite qui avait été soutenue le jour même au conseil de sécurité par les mêmes agresseurs.

Or il s’avère qu’un satellite démontre que des corps étaient situés strictement à la même place lors de l’occupation russe. Donc cela ne pouvait pas être une mise en scène de maintenant. A noter qu’une version intermédiaire de la même source prétendait que c’étaient des acteurs vivants et qu’ils bougeaient. Une autre version accuse même les Ukrainiens d’avoir tués exprès leurs compatriotes pour accabler ces gentils soldats russes. On a l’embarras du choix !

Depuis de nombreux journalistes ont recueilli des témoignages glaçants sur place et qui ne sont vraiment pas favorables à l’armée d’occupation. Et on peut rassurer cette armée russe qui semble croire aux morts-vivants, tant ils ne sont pas à l’aise avec leur conscience : non, ces morts ne bougent plus !

Rochebin qui a bien fait son boulot, interroge alors Peskov sur Marioupol. Même discours à ceci près que l’on ne peut nier l’évidence des dégâts contre les immeubles civils. Alors notre ardent défenseur de la vérité du Kremlin entame l’air des zones résidentielles occupées en fait par l’armée ukrainienne. Puis le trope qui voudrait que les Ukrainiens armés se servent de civils comme boucliers. Et donc c’est une fatalité que l’on s’en prenne à ces tours d’habitation.

Rochebin termine avec son troisième Scud. La communauté mondiale veut juger le président Poutine pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité. Comment réagit-il ? Notre hagiographe bien entendu récuse que cela doive se faire et il rajoute… qu’on ne pourra pas l’attraper !

Cette incroyable aisance à travestir la réalité, rappelle la phrase célèbre de Goebbels « Plus le mensonge est gros, plus il passe »

La grosse crainte qu’on peut avoir à présent c’est celle d’une vigoureuse attaque chimique. Il faut bien comprendre que ces armes sont incroyablement efficaces et dissuasives. Elles sont parfaitement interdites, mais sont quand même employées par certains belligérants quand la situation devient insoluble.

Et comme il est difficile d’établir l’origine de l’attaque, un bonneteau menteur vise à faire croire qu’en fait ce sont les attaqués qui se sont pris à leur propre piège. Une sorte d’arroseur chimique arrosé. La propagande préventive vise à préparer le terrain en ce sens. Méfions-nous !

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