Mayday, Mayday ! … Je lance un Mayday angoissé. La voix française de toutes ces émissions catastrophes me semble devenir de plus en plus neurasthénique. La santé mentale de ce présentateur bis pourrait être en danger ! Il faut dire que ce sacrifié des ondes couvre tout, de l’avion qui s’écrase, au bateau qui sombre en passant par le train qui déraille. Et personne qui y répond ! Mayday, Mayday !
Cette fois il s’agit du désastre du Herald of Free Enterprise, un fier ferry gémellaire qui s’est élancé vers l’Angleterre depuis Zeebruges… en laissant les portes d’embarcation grandes ouvertes à l’avant.
Et comme dit la chanson, une catastrophe n’arrive jamais pour une seule raison. On surcharge donc la barque à notre tour :
- Portes grandes ouvertes alors que le préposé à la fermeture dormait bourré et que le vérificateur n’a pas fait son boulot.
- Bateau déséquilibré par le remplissage volontaire de citernes à l’avant, pour permettre aux véhicules d’embarquer sur le pont du haut.
- Lourd chargement en raison d’une promotion décoiffante (1 £ par personne!)
- Stabilité déplorable due à la conception particulière de ces nouveaux ferry-boats fabriqués à Schichau-Unterweser AG, Bremerhaven, Allemagne.
- Pression de rentabilité sur l’équipage avec des rotations ultra-rapides nécessitant un chargement au pas de course.
- Voitures non fixées, dont le ripage va favoriser le chavirage du navire.
- Vitesse de 18 nœuds, certes autorisée, mais qui provoque malheureusement d’importants flux secondaires sur l’étrave, qui s’élèvent désormais jusqu’à l’ouverture béante. La flotte non désirée s’engouffre très rapidement. Le bateau chavire en 2 petites minutes.
- Les embarcations d’alors ne répondaient pas à l’obligation de flottabilité d’au moins 30 minutes malgré cette très lourde présence d’eau.
- Un steward a cherché à signaler le problème mais on n’a pas répondu à ses appels.
- Des procédures n’avaient pas été mises en place par la compagnie.
- Absence de caméras ou de témoins permettant le contrôle de la fermeture par le commandement.
- Des passagers dormaient dans leur bagnole par économie de cabine.
- 193 morts, soit la plus grande tragédie maritime de Grande-Bretagne après celle du Titanic
Par « chance » le ferry s’est couché sur le sable, laissant une moitié hors de l’eau. Cela aurait pu donc être deux fois pire. Les secours sont arrivés rapidement.
Le nom de Townsend Thoresen était désormais synonyme de gros problèmes… la firme s’est vite rebaptisée en P&O European Ferries. Point si bête !
La réalisation de Jane Chablani n’est pas mauvaise. Il est habituel dans ce type de reportage que les professionnels de l’émotion TV cherchent à nous émouvoir avec de belles histoires de survie inespérée. La réalisatrice succombe à ce rituel avec le témoignage de quelques rescapés.
Les critiques du haut du box office Google, répètent les mêmes petites phrases, les uns copiant les autres – Sur telecablesat.fr, ils arrivent même à se tromper avec leur « l’eau s’est engouffrée dans le navire par les portes arrières » alors que ce sont les portes de devant. Preuve s’il en fallait qu’ils n’ont absolument pas regardé l’émission.
Google si tu m’entends “ jusqu’à quand donc laisseras-tu dans ton ranking des liens payants et des dépêches non informatives comme celles-là ? Intéresse-toi stp un peu plus aux vrais critiques créatifs. Merci.“
https://fr.wikipedia.org/wiki/Herald_of_Free_Enterprise