Une curieuse comédie suisse-allemande, de type nostalgique–sentimentale-psychiatrique.
La maman est une gentille, voire un peu baba cool. Tout repose sur ses frêles épaules. Elle a du mal à joindre les deux bouts. Elle bosse dans une grande surface. Par le passé, elle s’est essayée à la chanson. Elle a une belle voix.
Elle a la lourde charge d’élever son fils. Pour cela elle ne peut pratiquement compter que sur elle. Tout ce qu’il reste de sa famille explosée, est à la dérive. Elle est sur le point de craquer. Elle est interprétée très correctement par Katharina Schüttler.
Son jeune enfant est un hyperactif qui n’arrête pas de faire des bêtises. Elle refuse qu’il soit traité. Les enseignants menacent.
Le père est un ex-musicien, façon pop. Il a un look pathétique, à la Keith Richard de maintenant. Totalement immature, ce « vieux » se laisse aller et se livre encore à tous les excès. Il n’est pas méchant, mais il est incapable d’assumer correctement la garde de leur fils. C’est bien rendu par l’acteur Martin Feifel
La grand-mère est du genre hystérique-triste. Une « théâtrale », qui veut toujours se mettre en avant.
Le grand-père est franchement bipolaire. Il passe son temps à tenter de s’échapper de l’institution psychiatrique. Et quand il est en phase maniaque, il développe tout un tas de ruses. Il pique même les sous de son petit-fils. La logorrhée peut être convaincante, en tout cas pour ceux qui ne le connaissent pas. C’est un rôle bien joué, médicalement parlant. On croirait vraiment un malade. Belle interprétation du talentueux Peter Simonischek.
L’héroïne a aussi une sœur pas très claire. C’est une semi-alcoolique peu équilibrée. Elle ne veut pas assumer grand-chose non plus.
Elle se livre à une drôle de manigance. Elle a décidé de lui mettre son propre amant dans les pattes, pensant lui rendre service. Et bien entendu, elle ne lui dévoile pas que c’est son mec !
La gentille va se laisser prendre par ce faux prince charmant… mais elle va finir par se rendre compte de la supercherie.
Tous les problèmes s’accumulent. Elle ne sait plus où donner de la tête. Son fils déraille complètement. L’école demande à ce qu’il soit repris. Le père s’échappe à nouveau, en pleine phase maniaque. L’ex-conjoint déconne aussi. Cela devient clairement insurmontable.
Ce qui n’arrange rien, c’est qu’un membre de la famille l’a inscrite à son insu à un grand télé-crochet musical suisse. Et il se trouve qu’elle a été choisie. Ce n’était pas le bon moment.
A partir de là, le film se transforme en un road-movie, avec quelques péripéties policières bien senties.
Malgré tous les obstacles, elle va bien entendu réussir à rejoindre le lieu où se déroule la compétition. Les membres de la famille ne la lâcheront pas. On peut imaginer le travail.
Le concours est l’occasion de morceaux de bravoure, assaisonnés de bons sentiments. Il y a cependant quelques surprises. Les membres du jury sont des personnages connus de la scène de ces pays. Ils assument leur partition (Thomas Anders, Sabrina Setlur et l’inconique Friedrich Liechtenstein)
Il s’agit donc d’un scénario avec une tension grandissante, puis une résolution cathartique, selon un schéma classique. Cela part un peu dans tous les sens. Le film innove cependant un peu, grâce à son bouquet pathologique. C’est assez crédible et bien mené.
Les germanophones semblent avoir une nostalgie des années hippies. Ce n’est pas la première fois qu’ils revisitent ces thèmes. Les vieux routards qui n’ont pas décroché, sont devenus maintenant, une bonne occasion de sourire.
Même si ce n’est pas aussi génial qu’on l’aurait voulu, on sent un vrai travail et quelques bonnes idées. C’est donc une tentative intéressante, qui doit être encouragée.
https://info.arte.tv/fr/le-monde-des-wunderlich-et-en-avant-la-musique

https://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Simonischek