Neverland (2005) 4/10 Peter Pan, J. M. Barrie

Temps de lecture : 3 minutes

(Finding Neverland)

beaucoup ont aimé ou aimeront le film. Moi, je ne marche pas

Les petits garçons, prurit intemporel ?

  • Avertissement ! Cela ne se passe pas dans le ranch «Neverland », de feu Michael Jackson ! Quoique !
  • L’action se situe au Royaume-Uni, en 1903.
  • Mais le film et le ranch, font tous deux explicitement référence à Peter Pan.
  • Ces lieux, le vrai ou l’imaginaire, ont en commun d’être au centre d’une « certaine affection » pour les petits garçons (hum) – On y reviendra. J. M. Barrie 

Peter Pan, the movie !

  • C’est le récit de la création de la pièce bien connue « Peter Pan ». Cela aurait pu être intéressant, mais ici le scénario est romancé et enjolivé, au-delà des limites acceptables.
  • Autant le dire tout de suite, ce film est un biopic fabriqué de toutes pièces. Ou presque. Un « machin » bourré de mauvaise guimauve, et qui travestit largement la réalité. Plus Disney que Disney.
  • Non, une âme d’enfant ce n’est pas nécessairement gnangnan.

Arnaqueurs !

  • La réalisation est sans génie. Elle se sert sans vergogne de la notoriété de cette œuvre bien connue.
  • Et ces « escrocs » tentent d’endormir nos préventions par des tonnes de mièvreries et quelques vedettes bankables.
  • En filmant le succès d’une pièce de théâtre au cinéma, le script à l’immense avantage de pouvoir de s’envoyer des applaudissements sans limites. Ça s’appelle la clape. C’est bien orchestré. On en est là.
  • Si vraiment Peter Pan a de la valeur, alors le récit de sa création doit ajouter de la valeur à son tour. Là, au contraire on nous assène tous les poncifs et toutes les facilités possibles. C’est une véritable tromperie.

L’histoire et les interprètes.

  • Ce mélo larmoyant fait de l’auteur de Peter Pan, un très bon gars, chaste, généreux et délicat, qui est au service des nobles causes. C’est Johnny Depp qui nous gave de ses chocolateries. Il n’a d’objectifs que d’aider la veuve et l’orphelin. Il assure la promotion du « monde imaginaire ». Il serait le poète inspiré dont rêve toutes les jeunes filles. Et pour le bien de la thèse défendu par la production, il aurait été bien entendu en marge de l’establishment, lequel est présumé coincé et terre à terre.
  • En réalité, celui « qui ne voulait pas grandir », n’est pas un si grand auteur que cela.
  • Il a juste mis en lumière un mythe.
  • Pour le reste il aurait eu des problèmes sexuels sérieux. Ce qui n’aurait pas été sans conséquence sur cette œuvre là.
  • Sa femme, qui divorcera, lui aurait reproché son manque de virilité. Il n’aurait pas consommé le mariage. En ce qui concerne son attirance pour les jeunes garçons… promis on en parlera plus loin.
  • Dans ce film, ce pauvre théâtreux James Matthew Barrie, tout dévoué et peu dangereux qu’il est, soigne de ses belles paroles, une dame aux camélias crachotante. Elle et ses fils sont supposés être à la base de l’inspiration de l’auteur. Kate Winslet nous avait habitué à mieux.

Il distrait ses pauvres enfants. Il leur inculque les bienfaits du triomphe de la volonté, version édulcorée. Et il fait sans doute bien plus avec ces mignons. Il pompe (ce n’est pas un mot sale!) ce qui lui semble de mieux en eux, pour en faire la matière de sa pièce.

Mon dieu, que je déteste ces petits singes de cinéma qui jouent aux adultes.

  • Le pauvre « Peter » qui donnera naissance à « Peter pan », finira par se suicider dans la vraie vie. Il a quand même révélé des choses pas très propres sur leur protecteur : «Toute l’affaire, lorsque j’ai regardé le passé, était incroyablement étrange, pathétique, ridicule et même en quelque sorte morbide.»
  • Il a brûlé les lettres de l’écrivain qu’il jugeait obscènes.
  • Par exemple : « cher Michael, je suis friand de toi mais ne le dis à personne» «Je pensais à ce petit garçon qui, au milieu de la pièce, pendant que je le déshabillais, avait soudainement enterré sa tête entre mes genoux … »
  • Michael, qui semblait davantage attirer Barrie, lui même mourra dans des circonstances étranges dans un lac, en même temps qu’un autre jeune homme. Son amant ?
  • Barrie collectionnait les photos d’enfants nus.
  • Il est possible que l’on fantasme sur le cas Barrie. Les avis demeurent partagés. Il pourrait n’être que foncièrement impuissant. Et de ce fait, ses pulsions pédophiles probables, ne se seraient pas concrétisées.
  • Le film l’absout en une phrase, reléguant les accusations de pédophilie aux oubliettes. Il passe totalement à côté de cette troublante possibilité.
  • Dustin Hoffman et Julie Christie font de la figuration. Ils ne sont là que pour mettre de beaux noms piégeurs à l’affiche.

Mais que c’est bête !

  • Contrairement à ce que voudrait ce scénario, et tant d’autres de la même veine, la poésie existe pour de vrai, et ce n’est pas un corpus chromo et niais, destiné à faire des dollars. C’est tout le contraire de cette waltdisneysistion qui a envahi le monde.
  • Le film a croulé sous les nominations. Mais les jurys se sont ressaisis et il n’y a eu qu’une récompense… pour la musique !
  • Je sais que beaucoup ont aimé ou aimeront le film. J’ai sincèrement essayé d’en faire de même. Peine perdue. Je sais que je suis à contre courant sur ce coup. C’est plus fort que moi, je ne marche pas du tout dans ce genre « familial » et très fabriqué.
  • J’attends les produits dérivés. Ah, ils en ont fait une comédie musicale !? M’étonne pas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Neverland_(film)

Johnny Depp
Kate Winslet
Julie Christie
Freddie Highmore
Dustin Hoffman

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