Nitribitt prostituée de luxe. Meurtre non élucidé. Documentaire prétentieux. 5/10

Temps de lecture : 3 minutes

La belle Nitribitt a été assassinée jeune, dans des circonstances étranges, pour un mobile encore discuté. Et on ne connaît toujours pas le coupable.

Les médias de toujours, les livres de gare et le cinéma, ont largement contribué à en faire une légende. C’est surtout leur intérêt à eux, pour faire monter le tirage et l’audimat.

Ils ont tous prétendu que c’était une « prostituée de luxe ». C’est aussi dans le titre du documentaire d’aujourd’hui.

Mais ce n’était pas vraiment le cas. Ses passes quotidiennes étaient multiples, ses prix restaient contenus de 50 à 100 DM, et elle tapinait dans la rue. Ce qui en fait presque une « travailleuse du sexe » assez basique.

Elle aurait quand même eu des clients riches et généreux, dans son plus jeune âge. Par la suite, elle aurait rêvé pouvoir se sortir de là, grâce à un prétendant aisé. Mais son vernis culturel était faible et on pouvait déceler ses très modestes origines. Et puis elle n’était pas si bombasse que cela. Pire encore, elle était largement cataloguée ; tout le monde était au courant de ses activités. Remise en selle impossible.

Elle gagnait encore bien sa vie à Francfort, mais surtout parce qu’elle n’avait pas à redistribuer à un proxénète. Une première ! Elle roulait dans un beau cabriolet Mercedes, mais c’était pour des raisons professionnelles. Cet achat fut tardif, un an avant sa mort. Il est donc difficile d’y accorder une grosse importance.

Outre la prostitution de rue, c’est son carnet de gens plus ou moins célèbres qui suscite la plus ardente curiosité. Il est facile avec un tel matériau, d’en appeler au complot visant à la réduire au silence. Harald von Bohlen und Halbach était le plus notable, mais il n’a pas eu de mal à reconnaître qu’elle était une amie. Et cette relation a pu n’être que platonique. Il y aurait eu aussi Harald Quandt et Ernst Wilhelm Sachs. Mais en fait un inspecteur a précisé que ce carnet fantasmé contenait des noms de gens ordinaires. Ce motif de meurtre ne tient pas vraiment la rampe.

Le rôle du représentant en vin Heinz-Jurgen Pöhlmann est moins clair. Cet homosexuel était un confident doublé d’un protecteur de circonstance. Mais il était couvert de dettes alors que la donzelle avait un magot chez elle. Il a été inculpé pour ce motif mais aussi pour un agenda bizarre, mais a été relaxé.

Le documentaire souligne le rôle possible des mafieux locaux qui n’appréciaient pas cette putain free-lance. Elle aurait partagé avec ses amis, des craintes de représailles.

Il pourrait y avoir un double scénario. Assassinat par le milieu + disparition du magot organisé a posteriori par le représentant endetté.

C’est à hurler de rire de voir les féministes du film prétendre que c’est une héroïne précurseur de l’émancipation de la femme en Allemagne. Allez mesdames vendez vos fesses gaiement, mais sans avoir à demander une aile protectrice masculine dans ce métier dangereux !

Le documentaire veut se donner l’air d’aller au fond des choses, comme si nos présentateurs, scientifiques ou pécores, étaient tous des limiers remarquables. Alors qu’on en apprend plus sur de.wikipedia.org. Le ton est obsédant et finalement cela en devient assez grotesque.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosemarie_Nitribitt

https://de.wikipedia.org/wiki/Rosemarie_Nitribitt

https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinz-Jurgen_P%C3%B6hlmann

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