Nosferatu, Blut und Boden, Bulwer-Lytton, Vril

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J’ai visionné une version restaurée. Je ne connaisais que le Nosfera-Kinski, aussi magistral mais bien différent.

Bien d’accord avec Libre Critique, c’est un chef d’oeuvre absolu. Quels trésors d’innovation cinématographique!

Sur la symbolique homo-érotique, la première rencontre au château c’est, comme disait Boris Vian, Drencula. Un aspect depuis longtemps galvaudé par les thèses de lettres à propos de Stoker.

Je reste circonspect sur les connotations occultistes, la référence au proto-nazisme en particulier, ou encore au profil sémitique au grand nez.

Certes, il y a surabondance de références à “Blut_und_Boden“, mais cette mystique-là était extrêmement répandue au cours des décennies précédentes et à vrai dire présente dans toute culture classique incorporant les références grecques habituelles.

Ceci dit, globalement, on pourrait avancer la thèse que le film est conçu comme une cérémonie d’initiation. Le spectateur est libéré avec le point du jour, l’ombre cède en un nuage de fumée. A-t-il accédé à un degré supérieur après l’épreuve?

On le perçoit comme un avertissement (peut-être sommes-nous trop sensibilisés à ces histoires de confinement… eux sortaient de la grippe espagnole). Très présent le jeu des ombres qui est même le modus operandi de la créature (est-ce là que Joseph Roth a puisé son leitmotiv cinéma = dépossession des vivants par les monde des ombres?)

Tout au long, l’adversaire révèle sa nature immatérielle.

Cela me semble d’emblée explicité dans l’introduction textuelle:

“…Hüte Dich es zu sagen, sonst verblassen die Bilder des Lebens zu Schatten, spukhafte Träume steigen aus dem Herzen und nähren sich von Deinem Blut…”

Illusion donc. Ses règles? définies et illustrées par le Professeur: la nature d’un prédateur, voire la nature tout court. Les protagonistes sont aux prises avec une certaine idée dévorante de la nature (le darwinisme social?).

Enfin, les références textuelles à Bulwer-Lytton sont omniprésentes, il pourrait s’agir de la problématique des droits d’auteur (pour contourner Bram Stoker), ou quelque chose de plus profond. Pour tenter d’y voir plus clair, j’ai commandé “Vril, la race qui vient”. Je ne serais pas excessivement surpris d’y trouver l’exposé d’un proto-transhumanisme, à la différence près que ces cons-là se prennent vraiment au sérieux et nourrissent des appétits de pognon proprement… vampiresques.

Merci à Libre Critique de m’avoir incité à découvrir cette merveille.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Bulwer-Lytton

https://fr.wikipedia.org/wiki/Blut_und_Boden

https://en.wikipedia.org/wiki/Vril

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