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Les deux titres français et japonais collent avec l’histoire. « Notre petite sœur » est factuel et tendre à la fois. Umimachi Diary « Le journal de la ville de la mer » est relativement inoffensif et se réfère à ses journaux faits par les jeunes adolescents.

C’est basé sur un manga de 2006 d’Akimi Yoshida, qui a remporté plusieurs prix justifiés.

Il y a un grand mystère japonais.

Comment ce peuple si civilisé peut produire, d’un côté des dessins animés pour très jeunes enfants, si violents, si stressants et de l’autre des films comme celui-ci si délicats, si raffinés ?

C’est sans doute une malédiction des grandes civilisations. Les Allemands ont commis les pires horreurs avec un large consensus de leur population et pourtant ils ont enfanté Beethoven et bien d’autres créateurs de génie. Les Japonais ont également commis des atrocités pendant la guerre. Mais en cherchant bien, l’ambivalence de bon nombre de pays, pourrait être critiquée de la même façon ; y compris la France.

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Trois sœurs dans la vingtaine vivent ensemble, dans une belle harmonie. Elles sont frétillantes, avec chacune une personnalité différente. C’est un régal de les voir et d’assister à leurs petites histoires, si bien racontées.

Elles sont remarquablement jouées par la très jolie Haruka Ayase (1.66 m), la jolie Masami Nagasawa (1.68 m) et Kaho (1.64 m), qui a été un peu moins gâtée par la nature. Je vous donne les tailles, car nous ne sommes pas familiarisés avec ces têtes d’affiche au pays. A vous donc de les reconnaître.

On apprendra que leur maman les a quitté en leur laissant la maison familiale. Cela fait un bon moment.

Elles vont se rendre aux obsèques du père, qui lui aussi les a déserté, il y a quelques années. Il a refait sa vie et a eu une fille de ce second mariage. C’est Suzu, une actrice incroyablement belle, de 17 ans dans la vraie vie, Suzu Hirose. Mais qui est supposée avoir 14 ans à l’écran.

La mère de l’enfant présente des failles. Elle aurait délaissé son mari mourant ; le père des filles. Elle semble peu impliquée dans ces funérailles. Elle n’a pas l’air de tenir beaucoup à ce beau bébé, puisqu’elle laisse partir Suzu avec les trois autres sœurs. Elles vivront toutes ensemble. Toutes se réjouissent. D’où un beau panel de situations intéressantes.

Ce film tout en nuances pastel, ne peut pas être vraiment raconté davantage. C’est le temps qui passe, la mer au loin, la vieille maison si rassurante, la discrétion quant à ses états d’âme, ces repas d’alevins qui donnent envie… mais aussi les questionnements familiaux, les unions précaires et changeantes, les repositionnements des unes et des autres, le travail sur les familles décomposées, les aides portées à chacune…

Il n’y a aucun emportement et tout paraît assez ritualisé, en tout cas de notre point de vue occidental. Ce qui fait que c’est un régal pour le spectateur. Il pourrait même en demander plus que ces deux heures de charme là. Bien sûr que c’est un film “feel good”, mais vu le climat ambiant, il ne faudrait pas bouder son bonheur.

La réalisation est de Hirokazu Kore-eda. On lui doit l’excellent une-affaire-de-famille de 2018 et l’étrange mais intéressant after-life de 1998.

Le scénario de Hirokazu Kore-eda et Akimi Yoshida. Bravo !

La musique de Yōko Kanno est étrangement classique et européenne.

Bien qu’il ait été sélectionné pour Cannes, ce film n’a pas tourné spécialement pour nous, comme c’est le cas parfois. Il ne tourne pas le dos au public de son pays. La preuve étant dans la reconnaissance par l’académie du film japonais des nombreux talents présents.

Japan Academy Prize 2016 :

élu comme meilleur film
prix du meilleur réalisateur pour Hirokazu Kore-eda
Nominée pour le prix de la meilleure actrice, Haruka Ayase.
Nominations pour le prix de la meilleure actrice dans un second rôle pour Kaho et Masami Nagasawa
Nominée pour le prix de la meilleure nouvelle actrice, Suzu Hirose