Les films ont fini par occuper un grand espace dans nos vies.
Films et/ou livres :
Bien qu’ils ne les remplacent pas, les films se substituent souvent aux livres. D’ailleurs ils en sont souvent le prolongement. Un livre peut précéder un film homonyme.
Si le film nous impose un imaginaire plus restreint que le livre, il a d’autres atouts qui peuvent nous apporter aussi quelque chose :
Une description du Grand Canyon ou des chutes d’Iguaçu, dans un livre ne m’a jamais permis d’imaginer grand-chose. Par contre un plan panoramique à l’écran, si.
Mais pour des lieux inconnus, cela dépend. On peut aimer lire « Désert » de Le Clézio en translatant ses descriptions vers quelque chose de notre imaginaire. On peut à l’inverse être rebuté par de trop pointilleuses descriptions de certains auteurs et sauter certains passages.
Il en est de même d’une page de description physique du personnage. Le charme de cette belle actrice est indéfinissable, mais ce petit « je ne sais quoi » passe bien quand le réalisateur est doué.
L’image peut être indispensable. D’ailleurs, je vois mal des sites de rencontres se passer de photos et préférer un texte descriptif. Même s’il est rédigé par quelqu’un de neutre. Et même si les photos peuvent être aussi trompeuses.
A l’inverse la mine constipée d’un acteur dans un film ne me permet pas de « voir » les réflexions profondes qui le parcourent. Même la voix off n’y suffit pas. Ces pensées ne se résument pas. Il faut là toute le beauté de la langue et de la démonstration.
C’est pourquoi, il y a des livres que je ne voudrais pas voir à l’écran. Comme par exemple « la promesse de l’aube » (*) que je m’interdis de voir au cinéma – A l’inverse je ne voudrais pas lire le livre d’Arthur C Clarke après le chef d’oeuvre de Kubrik (2001…)
Il me semble d’ailleurs moins dommageable de lire le livre après d’avoir vu le film, qu’avant.
Il y a donc bien des champs réservés à l’un ou à l’autre, plus qu’une complémentarité.
« Symbolo-réalisme » :
Le film est à cheval entre le symbolisme et le réalisme. Ceci en raison de son ancrage dans le réel et de sa portée symbolique.
– En dehors de films expérimentaux, ils ne tendent pas vers l’abstraction. Ils sont vissés dans le réel.
– Les films peuvent avoir une fonction symbolique. En ce sens qu’ils touchent aux grands thèmes et aux grandes mythologies et ce le plus souvent de manière détournée. Ce ne sont pas des reportages ou de la téléréalité mais des transpositions.
Ils peuvent susciter une morale ou une explication.
Ils montrent et parfois ils démontrent.
Et c’est pourquoi, tout le monde a au moins un film qui a vraiment compté pour lui.
(*) « la promesse de l’aube » que l’on peut lire par toute petite séquence car chaque page est un monument en soi –
« Désert » de Le Clézio
