Poutine psychose paranoïaque ? psychanalyse, psychiatrie, psychologie – Staline Hitler…

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Avec le cas Poutine, on a la question hautement piégeuse, d’un potentiel délire cohérent et plausible.

  • Poutine nous inquiète quand il ressasse sans arrêt qu’il faut « dénazifier » l’Ukraine. On a du mal à trouver cela « normal ». Sans doute a-t-il sa logique, qui n’est pas celle des autres.
  • Il mène une guerre, bientôt totale, qui est absolument sans considération pour la vie humaine. Ses supposés états d’âme ne sont que tactiques. Tout le monde le reconnait. Cet entêtement atteint un tel degré qu’on se pose de sérieuses questions sur l’état de sa personnalité
  • Sa conduite publique de forte humiliation des autorités, qui pourtant lui sont proches, est pour le moins bizarre également.
  • Il est en clair qu’il s’est muré dans une citadelle, au sens propre et figuré, où il ne veut entendre que sa version des faits.
  • Il voit dans la guerre l’opportunité d’une “si naturelle et si nécessaire autopurification de la société”
  • Je m’arrête là, tant il y aurait de choses à dire, de symptômes à souligner…

Pourtant de nombreuses personnalités se croient obligées de nous dire «Non, Vladimir Poutine n’est pas fou».

Qu’en savent-elles ?

Cette tentative de réhabilitation psychologique, peut être judicieuse quand elle tient du biais diplomatique. Quoi de mieux, pour d’amadouer un tyran forcené, que de le rassurer. Cela doit lui faire du bien qu’on éloigne de lui le spectre un sombre diagnostic, avec lequel il se débat certainement. Armons sa camisole protectrice.

Mais le plus souvent nos bavards répandent ce certificat de bonne santé, par simple ignorance psychiatrique. Être fou, n’est pas être pathologiquement incohérent. C’est même parfois tout le contraire.

La conduite du « fou » peut paraître sensée et même trop sensée. C’est le propre de la psychose paranoïaque. Elle peut même entraîner les gens sains dans son sillage, tellement elle cherche à persuader de son bien fondé.

Il n’est pas le seul dirigeant dans son cas. On peut citer aussi Staline et Hitler.

Pour tenter de faire comprendre cela, reprenons le manuel de psychiatrie de Henri Ey utilisé lors de nos chères études :

LE GROUPE DES DÉLIRES CHRONIQUES SYSTÉMATISES (PSYCHOSES PARANOÏAQUES)

Ces Délires sont dits systématisés car :

1° ils sont pris dans le caractère et la construction même de la personnalité du délirant

2° ils se développent dans l’ordre, la cohérence et la clarté (Kraepelin).

Ils sont caractérisés par leur construction en quelque sorte « logique » à partir d’éléments faux, d’erreurs ou d’illusions qui sont comme les « postulats » (de Clérambault) du roman délirant. Ils réalisent une polarisation de toutes les forces affectives dans le sens d’une construction délirante qui subordonne toute l’activité psychique à ses fins.

Les symptômes de ce Délire (interprétations, illusions, perceptions délirantes, activités hallucinatoires, fabulations, intuitions) sont tous réductibles à une pathologie des croyances, car les idées délirantes enveloppent dans leur pseudo-conviction dogmatique tous les phénomènes qui constituent l’édification, par raisonnante la pensée réfléchie du Délirant, du système; de son monde.

Ces Délires correspondent aux concepts anciens de Monomanie ou de Paranoïa systématique. Parfois on les appelle « paranoïaques » pour cette raison et aussi parce que le caractère dit paranoïaque (méfiance, orgueil, agressivité, fausseté du jugement, psychorigidité) constitue un aspect fondamental de la personnalité de beaucoup de ces malades.

Relativement cohérents par leur formé systématique même, ces Délires se présentent à l’observateur (entourage, médecin, juges) comme relativement plausibles. D’où leur puissance de conviction ou de contamination (délire à deux ou délire collectif où le Délirant inducteur fait activement participer à son Délire, à titre de délirant induit, des tiers, le plus souvent des proches).

Nous parlons ici de Psychoses délirantes, et non pas de simples « caractères paranoïaques », notion dont on fait un tel abus qu’il faut bien exiger une analyse clinique très approfondie pour justifier son emploi en psychopathologie.


études

Voir aussi : Meilleurs films psychanalyse + documentaires + les pires !

Dr Daniel Zagury, expert auprès de la Cour de Paris, évoque clairement la possible paranoïa de Poutine (tribune – Le Journal du Dimanche)

« Ce qui nous empêche de traiter la question avec lucidité, ce sont justement les caractéristiques propres de la paranoïa : c’est tout d’abord la continuité entre la personnalité de base et le délire. La paranoïa, c’est un caractère dont les signes cardinaux sont la psychorigidité, l’orgueil, la fausseté du jugement, l’hypertrophie du moi, et la méfiance. À partir de quel moment, dans une progressivité insensible, le caractère se prolonge-t-il en délire, l’orgueil en mégalomanie, la thématique centrale en conviction inébranlable, le mépris en destructivité et la méfiance en persécution ? À quel moment la paranoïa fonctionnelle de l’ancien dirigeant du KGB, amené professionnellement à se méfier de tout, se mue-t-elle en persécution délirante ? Poutine, même paranoïaque, n’a pas toujours été fou » 

Ici de nombreux textes faisant référence au président Poutine : https://librecritique.fr/?s=poutine

Et des textes sur la situation en Ukraine : https://librecritique.fr/?s=ukraine

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Picasso sain d’esprit mais entraîné dans le délire de Staline
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