Rembob’INA – « Rue des archives : les policiers » (1981) 7/10

Temps de lecture : 2 minutes

Un sujet bien instructif sur l’image qu’on a de la police et que la police a de nous. La camera explore le temps sur la base d’archives télé. La période concernée ici va principalement de 68 à 81. Mais il est fait aussi allusion à Lépine, ainsi qu’aux évènements des années 30.

Le spectre d’un coup d’état, soutenu par la police, a hanté la gauche. Surtout dans la mesure où elle va prendre le pouvoir à partir de 81.

L’opinion public est toujours réactive et ambiguë sur les forces de l’ordre, soit en critiquant leur inaction soit au contraire en en soulignant les excès. Trop nombreux, pas assez nombreux ? Trop interventionnistes ou pas assez ? Trop contrôlés ou pas assez ? La vérité pourrait se situer au milieu. En tout cas à cette époque.

Les humoristes, dont Coluche se sont lâchés largement sur le sujet. Les pouvoirs sont toujours l’objet de contestation. Et la sensibilité du public pour la moindre ecchymose est bien connue. Certains minimisent, certains au contraire attisent le feu. L’important est de susciter le plus d’émotion possible et le moins de réflexion.

A noter que l’instrumentalisation des « violences policières » est un vieux coucou qui fonctionne encore.

Le préfet de police Grimaud de Paris s’est illustré par une approche compréhensive des évènements de 68. Et en effet il y a eu très peu de sérieux dégâts physiques collatéraux. Bien que ce haut fonctionnaire n’était pas spécialement de gauche, il a apporté ses connaissances des dossiers à ce bord, en acceptant des fonctions importantes, comme directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur. Il a fait évoluer quelques points, mais pas trop.

Là, c’est lui-même qui a conçu ce documentaire « Rue des archives : les policiers » – Bien que parfois critique, il tente de réconcilier la population et la police, tout en donnant des éclairages nouveaux sur le sujet. Ce qui n’empêche pas l’humour.

Un deuxième sujet d’archive « Flic, pourquoi faire ? » met en scène le commissaire principal de Mâcon. Lequel s’exprime adroitement et ne craint pas de mettre les points sur les i, à charge et à décharge.

Face à un Patrick Cohen, qui a bien potassé ses dossiers, il y a l’ex gauchiste Jean-Marc Berlière. Cet historien de la Police et professeur émérite fait de belles interventions, vraiment enrichissantes et nuancées. Comme quoi le trotskysme mène à tout et même à son contraire.

A nouveau un sujet bien traité et pleinement satisfaisant. Une des rares émissions susceptibles de sauver le service public actuel.

https://lcp.fr/programmes/rembob-ina/rue-des-archives-les-policiers-1981-48239

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