Résumé. Kore-eda. Une affaire de famille “vols à l’étalage” (2018) 8/10 Aperçu

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L’avis sur le film figure sur un autre lien : Avis. Une affaire de famille. Kore-eda. Film « vols à l’étalage »(2018) 8/10

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Une fillette maltraitée a été laissée sur un balcon du rez de chaussée, en plein hiver, dans un quartier peu sympathique de Tokyo. Deux membres d’une famille de petits brigands passent par là. Ils sont sympathiques. N’écoutant que leur coeur, ils l’embarquent chez eux. Déjà pour qu’elle échappe au froid. C’est prévu pour une nuit au départ.

Ceux qui vont l’héberger forment un clan soudé de voleurs à la petite semaine et/ou d’employés peu consciencieux. Il y a même une travailleuse de peep-show. Ils vivent sous le même toit. Et si ces enfants « sauvés » n’étaient qu’une main d’œuvre opportune ?

Mais avant de penser à mal, il faut considérer qu’il s’agit d’une grande tribu joyeuse et aimante, malgré leur précarité.

Une sympathique grand-mère touche une petite rente, venant d’on ne sait où, mais la dilapide dans des jeux. C’est elle qui met à disposition la maison.

Un père flemmard, qui travaille de temps en temps sur des chantiers, préfère se porter malade et voler ici ou là.

Il a initié son jeune fils « adoptif » au vol à l’étalage. Ce gosse au beau regard est doué. Les deux « partenaire s » bossent en binôme guetteur-voleur, ce qui optimise leur maigre rapine. Ils volent pour leurs besoins quotidiens : nourriture, shampoing et d’autres petites choses.

Une mère est une ouvrière dans une blanchisserie. Elle fait les poches des vêtements de clients oublieux.

La fille montre ses seins et le reste à des excités qui s’astiquent, cachés derrière une vitre sans tain. Exploiter ses poils pubiens, à 100 francs le kilo, c’est du bon boulot pour nourrir les gosses.

Que ce beau monde soient les vrais vertueux ne peut que plaire sur le Croisette. En tout cas pour ceux, les plus nombreux, qui en sont encore à l’esprit libertaire et pseudo-affranchi des années 60.

Les parents légitimes de la petite ont fini par avertir la police. L’affaire est assimilée à un kidnapping et passe même à la télé. Malgré cela les « gentils » ne veulent pas restituer cette gamine couverte de bleus et de brûlures. Ils finissent par avoir un lien fusionnel avec cette petite qui pisse encore au lit.

Le père d’emprunt et le fils formeront même un trio de voleurs avec le petit bout de choux.

On se doute bien que ces vols foncièrement amateurs, toujours dans le même quartier, sans doute dans les mêmes magasins, vont mal finir.

Et bien entendu l’histoire se complique et bouscule cet arrière plan d’anti-morale attendrie.

Les intentions des uns et des autres vont se clarifier. Personne n’est en fait vraiment de la même famille. Et il y a sans doute des arrières pensées.

Sentant que quelque chose cloche, après qu’on ait enterré la grand-mère dans le salon, le jeune voleur sera ébranlé. Déjà que l’argument qu’en volant dans un magasin on ne vole personne, ne tient plus puisque désormais on vole aussi dans les voitures des particuliers. Conscient qu’il va dans le mur, il se fera prendre volontairement. Et tout sera découvert, ce qui fera exploser cette apparente cohésion. Des réalités plus sournoises vont réapparaître.

La police remettra les choses en place. Nos bienheureux marginaux, petits et grands, vont devoir sortir de ce si curieux jardin d’éden.

Mais ce monde commun, qu’on leur demande de réintégrer, est-il vraiment plus favorable que le monde de substitution, dans lequel ils se sont trouvés si agréablement rassemblés, pendant cette parenthèse enchantée ?

– Pour l’amour para-familial qu’ils ont pu ressentir, c’est loin d’être sûr. C’était mieux pendant la délinquance.

– Pour la raison pure, il est clair que d’enfin aller à la vraie école, pas celle de la rue, ne peut être que bénéfique. Et cela est vrai pour tout ce qui met un terme aux activités illégales.

– Mais pour les romantiques que nous sommes parfois, les borderlines incertaines ont plus d’attraits que le centre consensuel.

Retour, parfois brutal, à la réalité.

Le « fils » saura qu’il a été littéralement subtilisé par son pseudo-père, dans une voiture, sur un parking. Il sera ébranlé d’apprendre aussi, que lors de la tourmente policière, il a failli être abandonné pour de vrai cette fois, par le même.

Ce protecteur qui lui a appris à voler, voudra se punir de tout cela en décrétant qu’il n’est plus désormais « son père », mais son oncle. Rupture déchirante.

Une scène très forte montrera la fillette en danger chez sa vraie mère, à nouveau. On se saura pas vraiment jusqu’à où cela pourrait aller. C’est un remarquable exercice d’insinuation contrôlée.

Et donc à nouveau une balle dans chaque camp, celui des bonnes mœurs et celui des bons sauvages.

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L’avis complet et circonstancié sur ce film est donné sur un autre lien : Avis. Une affaire de famille. Kore-eda. Film « vols à l’étalage »(2018) 8/10

https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_affaire_de_famille_(film,_2018)

Lily Franky
Sakura Andō
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