Devoir sacré de désobéissance.
Ce biopic n’est pas la célèbre version couleur de 1962, avec Marlon Brando, Trevor Howard et Richard Harris.
Il s’agit ici d’un travail bien plus ancien, la version noir et blanc de 1935, mais qui a néanmoins gardé toute sa belle fraîcheur. Frank Lloyd nous mène en bateau pendant trois heures et on aime cela. Oscar du meilleur film tout de même.
Ce redoutable thème, des conflits possibles entre l’obéissance et la révolte, est intemporel, surtout quand il est traité aussi bien qu’ici.
Nous agiter sous le nez, le traitement expéditif de l’injustice flagrante, est toujours porteur. C’est d’ailleurs le principe moteur des westerns. Et en 1789 on aspirait à plus de liberté, en France mais aussi en Angleterre.
Clark Gable et Charles Laughton, tiennent parfaitement leur rôle.
Clark Gable est cependant plus civilisé, plus mondain, que le sauvage et vénéneux Marlon Brando, en Fletcher Christian. C’est un choix comme un autre.
Ce petit gros Charles Laughton montre de la nuance, en tant que capitaine William Bligh. Il est plus rusé que rigide, contrairement au très sec Trevor Howard. Les deux se valent dans leur registre réciproque.
En fait, à bien y réfléchir, il faut voir les deux films. Pas question d’être contraint de choisir.
PS : oui, j’ai remarqué, il y a dans ce scénario d’affreux préjugés coloniaux ; comme pour ces blancs qui s’emparent nécessairement des plus belles femmes… Et alors ? Pas d’anachronismes svp.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_R%C3%A9volt%C3%A9s_du_Bounty_(film,_1935)
https://fr.wikipedia.org/wiki/HMS_Bounty
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_R%C3%A9volt%C3%A9s_du_Bounty_(film,_1962)