Il y a des endroits désertiques comme cela, où les hommes se font la guerre pour la moindre possession. Ici il y a trois enjeux imbriqués : des armes dont une puissante Gatling, un trésor de légende et des femmes. Les provocateurs diraient des femelles.
Tout est lié. Mais l’ordre des priorités varie :
1) femme 1 contre Gatling, Gatling et trésor partagé, femme 2 récompense du guerrier.
ou
2) femme 1 contre Gatling, , Gatling et trésor pour les autres, femme 2 alternative à sa part du trésor.
On voit bien l’idée. L’Irlandaise est la femme 2. Il s’agit de l’actrice Carol White, qui prend un accent bien marqué (V.O.) et un aspect de ménagère décidée – Ce personnage carré veut Dean pour elle seule, et lui pose donc un ultimatum. Soit il lui obéit et la rejoint dans un court délai, soit elle ira avec un autre. Elle n’en a rien à faire qu’ainsi il risque de ne pas pouvoir s’emparer du magot.
C’est révoltant du point de vue strictement utilitaire mais sensé pour une femme de caractère. En c’est fait pour évaluer la vraie détermination du postulant. Elles sont parfois comme cela.
Le plus grand danger ne vient pas du casse du siècle que notre cowboy de salon est en train de mettre au point.
Dean Martin ne peut se départir d’un certain comique, bien qu’il joue le chef de bande ici. Et même quand la cause est aussi sérieuse, il est dilettante et frivole. Mais cette nonchalance ne lui empêche pas d’avancer correctement ses pions.
Bien entendu ce film fait par des hommes, ménagera la chèvre au beau sourire et les choux en or. Dean fera donc une pseudo abdication mais conservera le pouvoir grâce à ses lingots.
La fin sera double.
Le colonel du fort retrouvera sa femme légitime (1) injustement kidnappée. Il cédera la Gatling et partira à la retraite avec Honor Blackman. Ça c’est la vie rangée et paisible à laquelle semble adhérer tant d’Américains. Elle est conforme au code moral.
Ce brigand de Dean Martin semblera adopter un même parcours politiquement correct. Mais on sent qu’il en garde sous le capot. L’obéissance à celle qui montre déjà son côté bobonne dirigiste, n’est sans doute pas la tasse de thé du fauve (métaphore osée).
Et puis à bien y regarder, c’est un film qui respecte les hiérarchies de l’époque. Les deux plus belles femmes sont destinées ici aux deux personnages les plus puissants.
Les féministes rigoristes seront furieuses, cela va de soi. Elles ne savent vraiment pas la valeur des choses. Une Gatling mazette ! (pas sur la tête !)
Musique de Burt Bacharach.
Même si j’étais un antiféministe aussi borné que certaines féministes, j’aurais du mal à mettre plus qu’un 6/10.



https://fr.wikipedia.org/wiki/Rio_Verde_(film)
- Dean Martin
- Brian Keith
- Honor Blackman
- Carol White
- Ben Johnson
- Albert Salmi
- Don Knight
- Joyce Van Patten
- Denver Pyle
- Merlin Olsen
- Robert Donner
