Soleil des voyous. Gabin fignoleur. Robert Stack Gestapo. Delannoy et Boudard endormis. 6/10

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Pourtant basés sur des bouquins série noire différents, ces films de voyous, avec la patriarche Jean Gabin tout en haut de l’échelle, semblent toujours les mêmes. Et s’ils ne montrent pas de génie propre, il faut les sanctionner sévèrement.

L’ancien « Fignoleur » vit une retraite dorée. Il possède quelques établissements. Il s’est casé avec la très sage et craintive Suzanne Flon.

Il a eu pour maîtresse, « un certain temps », son employée canon Margaret Lee, 24 ans. Une anglaise au caractère bien trempé, ce qui ne l’empêchera pas de recevoir de fortes torgnoles du vieux. Comme il se devait à l’époque dans ce genre de scénario où le chef était en quelque sorte un pater familias qui n’avait de compte à rendre à personne. Et malheureusement, cela a sous inspiré des spectateurs tyranniques dans leur propre famille.

Mais à présent le fût du canon de l’ancêtre est bien refroidi. Qu’il paraît vieux pour ses 63 ans !

Mais Gabin s’ennuie et rêve d’un casse lucratif dans la banque d’en face d’un de ses bars.

Par un hasard de cinéma totalement improbable, il va retrouver son pote d’Indochine Robert Stack. Ce grand acteur américain, en tant que brigand incorruptible, semble curieusement soumis à Gabin. D’ailleurs sa place au générique est clairement secondaire. Il paraît davantage une pièce rapportée que Gene Kelly dans Les Demoiselles de Rochefort. L’effet reste un peu bizarre.

Notre Eliot Ness est certes souriant et sympathique, mais il peut faire parler avec des méthodes à la Gestapo, quand il le faut. Le chalumeau ce n’est pas très cool. Ces bassesses de long-métrage, étaient courantes à l’époque. Preuve que la violence pure et sans filet était appréciée. Mouais.

Jean Topart nous fait le chef de bande opposée, souffreteux et buveur de lait, ce qui devrait faire sourire.

Le casse est méticuleux et devait susciter l’attention d’un certain public qui rêvait d’argent facile. Il y a forcément un grain de sable. Cherchez la ou les femmes !

Dans le même registre avec ce Gabin dominant, on a du bien meilleur. En effet cela ne vaut pas Mélodie en sous-sol de 1963 d’Henri Verneuil, Albert Simonin et Michel Audiard

Le Pacha qu’il fera l’année d’après, avec un trio créatif mythique, sera bien époustouflant que ce soleil voilé. On peut compter sur Georges Lautner, Michel Audiard, Albert Simonin… et Serge Gainsbourg (Requiem pour un con)

Il est donc clair que Jean Delannoy et Alphonse Boudard ne forment pas un duo de la même hauteur.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Gabin

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Soleil_des_voyous

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Stack

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Pacha_(film,_1968)

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