Sonatine, mélodie mortelle – Avis film. Kitano, Andy Warhol Japon – Résumé (1993) 7/10

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Kitano est un artiste qui explore toutes les directions. Il n’a pas vraiment de limites.

C’est un peu l’Andy Warhol du spectacle nippon. On ne sait jamais vraiment avec lui où se situe la frontière entre la rigolade, la blague aux dépens du spectateur, la simple provocation et le coup de génie.

Son travail est souvent de grande qualité, mais parfois il semble moins captivant.

C’est le cas avec ce film. On dirait à première vue que notre touche à tout a un coup de mou, tant parfois cela se traine. C’est oublier que la forme peut être volontairement ennuyeuse.

Ce récit évoque les états d’âme d’un personnage assez important d’une organisation mafieuse japonaise. Kitano se met ici en avant.

Tous ces bandits sont curieusement taiseux. Il est donc difficile de savoir ce qu’ils pensent vraiment.

L’action par contre peut être vigoureuse.

L’extorsion se pratique toujours de la même manière depuis les débuts de l’humanité, ou au moins depuis Corleone: promesses de protection contre un pourcentage des revenus d’un commerce et sanctions « exemplaires » en cas de non paiement.

Ce dernier point ne peut laisser « insensible » l’artiste Kitano. Il va donc faire des gammes sur le thème de la torture.

Mais « la chair est triste hélas » et il va bien falloir se distraire autrement. Surtout quand on est dans ces lassantes phases d’attente.

Il y aura des trous cachés sur la plage, de quoi se moquer des copains. Mais aussi des batailles de feu d’artifices, du tir au pigeon avec des frisbee, une bagnole dans le fossé. Et ainsi de suite.

Le coup de la fausse roulette russe finira par lui donner une idée personnelle. Mais je ne dévoile pas ici la fin.

  • A ceci près que l’affiche du film en dit long.

Les relations hommes femmes se limitent à des prestations tarifées dans ce milieu glauque. Sauf pour Kitano qui aura un petit quelque chose avec une paumée peu regardante.

On arrive là à l’angoissante spirale de l’ennui, avec ces tous petits riens dont on voudrait faire des montagnes – C’est bien entendu voulu – A vous de voir si vous pouvez accepter que de s’enquiquiner soit une oeuvre d’art, qu’on peut partager.

L’ennui mère de tous les vices ?

Le cas échéant, tout peut arriver. Et tout arrive.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Corleone

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sonatine,_m%C3%A9lodie_mortelle

https://fr.wikipedia.org/wiki/Takeshi_Kitano

Beat Takeshi
Susumu Terajima
Ren Ōsugi

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