Structures à Hauts Risques. Avis série scientifique Justin Cunningham. 8/10

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On ne doit pas se réjouir du malheur des autres. Pourtant cette émission d’investigation technique, qui traque les erreurs des structures à Hauts Risques, est vraiment jubilatoire.

Justin Cunningham, ingénieur lui-même n’est jamais méchant. Il chasse les grandioses faux pas architecturaux, sur toute la planète, avec beaucoup d’humour rentré à l’anglaise.

Le gap entre des constructions qui valent des millions et le fait qu’elles se révèlent, une fois mises en place, inopérantes ou dangereuses, déchaîne un rire incontrôlable. Sous réserve qu’on n’en soit pas les victimes.

Et ceci d’autant plus qu’en général, il ne s’agit que d’une « petite » erreur de conception à la base… mais qui met tout en l’air.

  • Ainsi un grand pont métallique monté en usine et pour lequel il y a 10 cm de trop par rapport aux piliers. A refaire en partie.
  • La route suspendue au milieu d’une grande ville brésilienne avec des appartements qui frôlent la chaussée. On donne du répit aux citadins avec un jour par semaine sans voiture.
  • Les immeubles vitrés gigantesques avec une belle face concave orientée sud. Et qui devient un four solaire, rendant impossible l’accès à la piscine (50 degrés!)
  • La « solution » au problème précédent qui rend sombre les appartements et nuit à la vue vers l’extérieur.
  • Ce pont de verre à Venise où de nombreuses personnes sont gravement tombées et où les marches à espacements irréguliers sont un calvaire pour les voyageurs de la gare toute proche. C’est bien entendu encore pire en hiver. Il existe pourtant du verre dépoli antidérapant.
  • L’aéroport d’Osaka qui s’enfonce dans le sol. Avec cette lutte pied à pied grâce à des soutènements réglables.
  • Un champ d’éoliennes titanesques en pleine mer, mais dont les connexions en béton de la base s’effritent. Cela est occasionné par les fortes poussées latérales, amplifiées par la hauteur. Le risque étant que ces coûteux pylônes s’effondrent. On s’était inspiré du modèle des stations pétrolières à piliers immergés. Mais ces structures n’avaient pas du tout les mêmes contraintes. Immense bourde très difficile à corriger.

A chaque fois, le présentateur démontre la bêtise de la solution initiale et se permet d’être constructif en imaginant des moyens pour s’en sortir.

On ne peut qu’applaudir à de telles initiatives télévisées. Cette sorte de télé-réalité est une prise de risque, déjà parce qu’il pourrait y avoir de procès, si l’on ruine des réputations, sans s’être suffisamment renseigné. Mais aussi parce qu’avec de telles initiatives on réveille le train train documentaire.

Et à nouveau les réalisateurs Français, aux documentaires subventionnés si ternes, qui pourtant s’auto-congratulent, n’ont même pas conscience dans leur bulle qu’ils ont plus d’un train train de retard.

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