The Beatles : le monde est à eux (The Beatles : Eight Days a Week) (2016) 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

Partis de rien, ces charmants petits scarabées ont fini par dévorer le monde. Lennon prétendait même qu’ils ont fait de l’ombre à Jésus. Ce dernier a souffert de ne jouer d’aucun instrument, ni même de chanter. Et il ne faut pas compter sur sœur sourire pour rattraper l’affaire.

L’histoire ici prétend qu’au contraire c’est le monde et le travail forcé qui les ont englouti. Ce qui est plus clairement souligné dans le titre anglais.

Et donc le récit s’appesantit sur la pression de plus en plus dangereuse des foules et les contraintes managériales. C’est ce qui aurait fait exploser le groupe.

  • Mais Epstein en a été également la victime, mort d’overdose médicamenteuse à seulement 32 ans. Ce que le docu ne dit pas.

On peut distinguer plusieurs phases à leur immense carrière. Mais il n’est pas question ici de développer. Le film le fait bien et en plus il s’accompagne de nombreux passages musicaux. Filez le voir avant de reprendre ici.

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D’abord les galères des débuts qui ont quand même permis de roder la machine. La légende et la réalité démarrent là. A Liverpool puis à Hambourg.

Grâce à une prise en main par le manager éclairé Brian Epstein – un simple disquaire à l’origine -, tout sera mis en place pour que survienne la redoutable Beatlemania. Les uns et les autres étaient intelligents, sensibles et soudés. Il y avait chez eux une résonance particulière, qu’on pourrait comparer à l’égrégore. C’est ce qui fait qu’on se sent si bien avec eux.

Ils sentaient parfaitement l’air du temps. Ils fonctionnaient tout en synergie et avec des ondes positives. C’était surtout instinctif et on pourrait dire fraternel.

Ces 4 arboraient la banane en permanence, et c’était naturel.

Il avaient du mal à vraiment comprendre ce qui était en train de se produire. On leur a demandé 100 fois.

Une sorte d’hystérie collective touchait avant tout les filles Elle se déclenchait surtout quand les membres du groupe faisait vibrer leur tête d’une certaine manière. En s’ébrouant ainsi la bande des quatre battait le rappel pour ce qui allait devenir la révolution sexuelle des sixties. Sur ce plan ils étaient pourtant bien plus sages que les Rolling Stones.

Les paroles étaient gnangnans et sans le moindre intérêt, mais la musique était parlante. Pour eux leurs tubes alors étaient plus une plaisanterie réussie qu’un art véritable. Ils l’ont dit.

Ce qui est sûr c’est que ce groupe sympathique était là au bon moment et au bon endroit. Le système anglais profondément libertaire et inégalitaire encourageait la promotion de nos leaders de tendance. Bien que n’étant pas à l’avant garde encore, ils montraient le chemin de l’émancipation des jeunes. Un tel phénomène devait forcément arriver.

Par la suite, ceux dont les parents auraient pu considérer comme des gendres très acceptables, ont montré leur vrai fond. C’étaient d’authentiques artistes qui ne demandaient qu’à créer pour s’épanouir.

La montée en puissance a été redoutable. Il y a eu des remises en question complètes de leur façon de faire. De quoi ébranler n’importe quel public. Mais les ados se sont transformés en même temps qu’eux… et ils ont suivi.

Ils ont assuré ces métamorphoses radicales, ce qui n’est pas étonnant pour des coléoptères. Les albums sont devenus bons, puis très bons.

Un grand changement va se produire avec l’usage expérimental des psychotrope de type LSD. Cela donne l’album Rubber Soul (1965) puis Revolver (1966) – Et l’envol stratosphérique surviendra avec Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (1967)

D’autres épisodes viendront, tout aussi captivants. Et le succès sera toujours au rendez-vous avec des titres très célèbres. Mais curieusement le documentaire passe tout cela à la va vite, comme s’il était pressé d’en finir. Et de nombreux points restent en suspens. On ne parle même pas de la mort tragique de John Lennon, ni de celle de George Harrison, ni de certains aspects mercantiles et/ou polémiques. Zappa n’a pas hésité à leur mettre le nez dedans avec sa pochette de We’re Only in It for the Money s’inspirant de celle de Sgt. Pepper.

Et bien entendu il y a aussi d’autres groupes importants à part les Beatles.

Le documentaire reste très intéressant, et par ses inédits, et par la contextualisation historique, et par les commentaires directs des rescapés.

Et ce n’est pas fini, un important matériel est encore à exploiter pour des suites ou autres.

Allez Ron Howard, au boulot !

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Beatles:_Eight_Days_a_Week

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Beatles

John Lennon 
Paul McCartney
George Harrison 
Ringo Starr

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