The Dinosaur Project (2012) 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

– Il y a de l’idée !

Une réalisation directement inspirée par « the blair witch project ». Ce film d’horreur « amateur » de 1999, tourné en 16 mm et qui a tant marqué les esprits.

Des esprits avisés ne pouvaient pas négliger ce procédé malin, qui a permis en son temps, un retour sur investissement de 414.300% (quatre cent quatorze mille et trois cents pourcents) !

Le projet de ces Anglais consiste à parcourir le Congo profond, pour tenter de retrouver des traces de vie d’animaux, qu’on pensait disparus. Comme cela a été le cas pour le fameux cœlacanthe.

Il se passe des choses étranges. Rapidement, l’hélicoptère est percuté par de grands oiseaux bizarres. Les rescapés se retrouvent donc livrés à eux mêmes, en pleine jungle. Chaque buisson est suspect.

Mais on n’est jamais bien certain de ce qu’on voit.

Concession aux conventions du genre, ce sont les moins expérimentés, les moins savants, qui se rendent compte les premiers des réalités. Les dinosaures sont bien là. Le fils ayant moins de préventions et de doutes scientifiques que son père, chercheur aguerri.

Ce film d’aventure est basé sur les rush caméra retrouvés, provenant des membres de l’expédition.

On aura donc au début les images « sérieuses » des cinéastes de l’équipe. Mais cet encombrant matériel professionnel ne durera qu’un temps.

L’essentiel est fait à partir de matériel léger et grand public. Ce sont des petites caméras HD, style matériel de vacances. Du genre qu’on s’échange librement, afin que tous puissent ce filmer, tour à tour. Mais il y a aussi des Go-pro astucieusement disposées ici ou là. Ainsi que du petit matériel de surveillance animalière, avec fonction infrarouge et timelapse. Des techniques que l’on peut acheter pour quelques dizaines ou de petites centaines d’euros maintenant. Il n’y a pas de montage à proprement parler.

Ces amateurs éclairés qui les manipulent, savent de quoi ils parlent. Et donc c’est très crédible.

Il n’y a pas de montage à proprement parler. Les images parfois tremblantes, proviennent nécessairement d’un seul angle à la fois, faits à la va vite. Elles nous montrent ce qu’elles peuvent. C’est à dire d’angoissants plans incomplets. Dur de filmer dans la tourmente, dans l’urgence et dans l’angoisse. Le procédé contribue intelligemment à la tension du récit. Même si parfois la tremblotte peut devenir désagréable pour le spectateur.

Ce qui est encore plus malin, c’est que les nécessaires images de synthèse, se fondent dans ce cadre. Les dinosaures sont donc floutés ou nets, plus ou moins mal cadrés… C’est beaucoup plus complexe à réaliser qu’il n’y paraît. Et très efficace !

Dans la précipitation, la caméra peut tomber parterre et les sauriens sont à l’envers. Autant de surprises qui rendent le suspense encore plus saisissant.

Il y a des errances de scénario. On apprend à un moment que l’Africaine native qui accompagne l’équipe, serait déjà plus ou moins passée par ici, ou serait au courant de l’existence de cette vallée des dinosaures. Ce n’est pas claire et cela n’apporte que de la confusion au récit.

Subitement, le numéro deux se révèle être un arriviste dangereux. Il veut faire disparaître prématurément tous les témoins. Peu crédible, car l’union fait la force dans ces pièges mortels.

Que dire du couplet mettant en scène ce gentil dinosaure bébé, qui aide le jeune fils rebelle, en convoquant ces gigantesques parents, pour tuer le méchant ? C’est du jurassic-mélo anthropomorphique. Peu de chance que ces créatures ovipares aux dents acérées, dont les descendants sont les poules et les oiseaux, aient ce type de sentiment et de reconnaissance, qu’on prête aux mammifères.

Le film fait une part belle au conflit entre le fils, qui veut s’affirmer maladroitement et son géniteur qui ne voit en lui qu’un fardeau de plus. Vers la fin, le père se retrouve sur un aplomb mortel. Il n’a plus prise et est sur le point de se laisser tomber de la falaise. Il prie son fils de ne pas se mettre en danger en tentant de l’aider. Une prévisible mort sacrificielle. Un classique assez conventionnel, issu du bréviaire des films d’action. Et il y en a d’autres.

La fin est tendue et ne repose plus que sur une minuscule caméra, avec lequel le dernier survivant se filme. C’est son ultime prise de vue. Une sorte de testament selfie. L’histoire ne nous dit pas s’il s’en sortira ou non. Chacun est libre d’imaginer la fin. C’est plus subtil que ces lassants happy ends, bricolés à la hâte.

Et donc ?

Le procédé est intéressant et somme toute plutôt bien conduit. On pardonnera les quelques faiblesses de scénario, et on absoudra ces acteurs qui ne sont pas de tout premier plan.

C’est quand même plus prenant que cette énième resucée de jurassic-park-world-tutti-quanti, au scénario immuable. Ces dinosaures là ont fini par nous faire bâiller. Ceux du « projet » nous réveillent.

https://en.wikipedia.org/wiki/The_Dinosaur_Project


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