Tragédie sur le Nanga Parbat – Messner – Avis. Résumé. (2020) 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

Radio Messner, un organe de propagande au service d’une famille « résistante ».

Les Messner se serrent les coudes et tentent de nous messmériser. A tort ou à raison.

Les Allemands et les germanophones de tous pays, sont en terre conquise avec ce plus haut sommet du fin fond du Pakistan.

Dès les débuts de l’alpinisme, ils s’y sont mesurés. Même les nazis ont tenté d’améliorer la légende de ces conquérants germaniques, avec le secours de la tristement célèbre pervitine.

Et longtemps, l’immense montagne aux trois vallées a résisté. En particulier ce flanc abrupt qui est le plus haut du monde. Le Rupal fait 4.500 mètres de verticale. La montagne dépasse elle les 8000 mètres. C’est le plus gros massif d’un seul tenant, le roi des montagnes (= Diamir)

L’exposé des difficultés de la montagne et des solutions qui ont été explorées est bien fait. On comprend facilement ces trois vallées qui y donnent accès et les points forts qui ont tous fini par avoir un nom. Les camps de base et autres niveaux sont détaillés. Et on voit bien l’importante logistique nécessaire.

L’expédition de 1970 est partie avec un certain amateurisme, bien que lourdement orchestrée. Une trentaine de personnes y contribuent sur place. Et le matériel sophistiqué ne manque pas.

Reinhold Messner amène son jeune frère Günther dans cette aventure. Le plus jeune est plus inexpérimenté, bien qu’ils aient fait à deux la fameuse face nord de l’Eiger. Mais c’est aussi la première fois que l’aîné, plus aguerri, est confronté à cette hauteur. Or la montagne a une sale réputation, tant il y a eu de morts sur ses pentes. Et tant il y en aura encore.

Comme souvent, le problème vient de la météo. La montagne isolée est située dans une zone de fortes turbulences. Alors que tout allait bien dans les premiers niveaux, voilà les deux frères bloqués un long moment sur les camps intermédiaires. Et même si cela aide à l’acclimatation, c’est éprouvant, usant. Des semaines de perdues.

A l’abordage ! Là, l’affaire se complique car plusieurs versions sont données. Le chef d’expédition resté en bas envoie une fusée rouge, signe que le temps va de nouveau se dégrader. Reinhold prétend que c’est un code prévu qui lui permet un dernier essai pour arriver seul au sommet avant la tempête. Son frère ne respectant pas les ordres le rejoint plus tard, ce qui occasionne une dépense d’énergie inouïe. Elle lui sera fatale. Il a le mal des montagnes. Mais on ne sait pas si vraiment le frangin a désobéi ou si son frère l’a incité à l’accompagner.

Ils arrivent au sommet, mais dans un état lamentable. A 8000 mètres on ne rigole pas. On ne peut compter que sur ses réserves.

Les deux sont incapables de redescendre par la voie prévue. Ils décident (qui ?) de prendre une voie réputée plus facile celle du Diamir. Mais là ils sont en terre inconnue et personne ne les y attend.

Là encore les interprétations divergent. Reinhold dit qu’il traçait la route à son frère quasi agonisant. Lorsque c’était sûr ce dernier essayait de le rejoindre. Un vrai supplice pour le cadet que cette descente, sans eau, sans vivre, avec les poumons attaqués et la tête qui déraille.

Le bruit ambiant est incessant et fort. Reinhold n’a pas entendu l’avalanche qui a submergé son frère resté en arrière. En tout cas il le raconte comme cela. Ne voyant aucune trace du jeune, il décide à contrecoeur de continuer tout seul la descente. C’est un combat à mort. Maintes fois il aurait pu abdiquer. Mais son instinct de survie domine. Malgré tous les affres et d’incessantes hallucinations il parviendra in fine à un groupe de bûcherons qui vont le secourir.

Longtemps, pratiquement tout le reste de l’équipe a contesté cette version et de la montée et surtout de la redescente. En 2005 cependant on a retrouvé les restes de Günther à un endroit conforme aux dires de Reinhold (en tenant compte des mouvements du glacier)

Mais l’implication de Reinhold dans la décision de finir l’ascension et le libre arbitre de Günther, est toujours controversée. On voit dans le film ces personnes suspicieuses dire clairement que le récit est plein de contradictions et d’impossibilités.

La famille Messner a souffert pendant des décennies de cet opprobre. Là, après le décès des parents, ils montent une « opération » visant à retracer les faits et tenter de laver l’honneur de Reinhold.

Mais c’est un film des Messner et pro-Messner. Pas vraiment des Allemands mais des Tyroliens italiens germanophones. C’est tout comme.

Alors qui croire ?

Ce n’est pas si important au demeurant. Reste l’exploit et cette étonnante volonté de l’homme de se mesurer à la mort. Là est la vraie énigme.

Surtout en ce qui concerne Reinhold Messner, qui atteindra tous les sommets des montagnes de plus de 8.000 mètres d’altitude. Le premier homme dans ce cas. C’est ce gaillard vaillant de 75 ans qui y retourne, quelques phalanges en moins (perdues au Diamir 1970)

En 1978 cet homme exceptionnel montera le le Nanga Parbat tout seul, d’une seule traite !

Rien ne l’arrête il a même été député européen pour les Verts. Et quand on connaît ce milieu tyrannique, ce n’est pas son plus mince exploit.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nanga_Parbat

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