Tueurs de dames. Parodie. Alec Guinness, Katie Johnson, Peter Sellers, Herbert Lom. 7/10

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Dans ce Londres des années 50, le « professeur » joué par Alec Guinness est le chef d’une bande de truands. Sans doute pour faire rire les spectateurs, il prend des pauses bizarres et alterne faux sourires et grimaces menaçantes. On l’a affublé d’une dentition hors norme, il ne manque plus que les chaussures de clown. Le mime caricatural n’est visiblement pas sa voie. Ce n’est pas très réussi.

Cet homme tyrannique, au teint blafard de vampire, va chercher une planque, pour préparer le coup.

Dans son équipe, on note le regretté Peter Sellers. Ce n’est pas encore son jour de gloire. Il joue trop effacé. Soucis de ne pas marcher sur les plates bandes de Guinness ? Erreur de casting ?

Ce fin comique aurait été plus crédible, si on avait attribué le rôle de patron du petit gang à Peter et rétrocédé Alec.

Pour ne pas effrayer la propriétaire, qui loge au rez de chaussée, notre quintette de malfrats feint d’être un groupe de musiciens classiques à cordes. Mais ce sont des gros lourds qui n’y comprennent rien. Ils mettent un disque pour simuler leurs exercices.

Manque de bol, la vénérable tenancière a l’oreille fine et le goût sûr en la matière. Au début pourtant cela passe et elle est même impressionnée par la qualité des exécutants.

  • Ce n’est pas le sketch Les routiers mélomanes avec Jean_Yanne et Paul_Mercey. Mais c’est dans cette sorte de contraste vertigineux là, entre culture élitiste et basse classe sociale.

Le rôle est bien tenu par Katie Johnson, qui nous fait là une vieille anglaise de service. Ce personnage récurrent, à la miss Marple et tant d’autres, est bien fidèle à l’image qu’on s’en fait.

Elle est tirée à quatre épingles et munie de ces chapeaux qui font la fierté des rombières de l’Empire, dont bien entendu la Queen en son temps. Elle est bien propre de sa personne, physiquement et moralement. Elle boit le thé à l’heure recommandée.

Elle veut aider les autorités. Mais auprès de la police, en raison de sa pesante ingérence vertueuse, elle passe pour une gentille sénile. On ne l’écoute guère. D’où l’intéressante chute finale en double salto inversé.

A noter la présence de Herbert Lom, qu’on reverra bourré de tiques dans La Panthère rose, face à un Peter Sellers en pleine lumière cette fois. Lom a une autre caractéristique, son vrai nom : Herbert Charles Angelo Kuchacevich ze Schluderpacheru… cela ne s’invente pas (je sais, on ne doit pas rire du nom des gens)

Le groupe doute de l’intérêt d’avoir pris cette logeuse, mais Guinness a un curieux projet où elle serait impliquée. C’est elle qui devra chercher à la consigne, une valise apparemment inoffensive, mais qui contiendra le fric volé.

Katie Johnson va découvrir le pot aux roses. Vous comprendrez bien qu’il faut la supprimer. Qu’auriez-vous fait ?

La justice immanente réglera ses comptes avec les méchants. Et même mieux, ils se trucideront mutuellement et on pourrait dire accidentellement. Ils finiront tous tués dans des circonstances abracadabrantesques.

Débarrassée d’eux, la vieille va tout raconter aux policiers qui n’en croient pas un mot. Pour rire, ils lui recommandent de garder le magot. Ce qu’elle fait. Qu’auriez-vous fait à sa place ?

L’ensemble du film The Ladykillers est basé sur la gestion des quiproquos, la gestion inversée des convenances et de l’irrespect, le code moral qui se mord la queue, et le contre-emploi des personnages, en fonction de nos a priori de spectateurs. Il y a quelques points fixes et de nombreuses girouettes. On aime ou on n’aime pas ces procédés. Pour ma part, je trouve que cela a quand même passablement vieilli. Même si je ne rejette pas le film.

Dans l’ensemble, la richesse en gags et la qualité des acteurs principaux, sauvent ce distrayant long-métrage. Et au sortir de la guerre, en 1955, on avait bien besoin de rire.

La vague parodique, initiée par ce genre de folie douce, allait prendre un bel essor. Elle ne touchera pleinement la France, qu’assez longtemps après.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Tueurs_de_dames

https://en.wikipedia.org/wiki/The_Ladykillers_(1955_film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Panth%C3%A8re_rose_(s%C3%A9rie_de_films)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Herbert_Lom

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