Un road-movie de deux heures, incroyablement ennuyeux et inconsistant.
Même le concepteur/réalisateur Bruno Dumont a fini par s’en rendre compte, car il rajoute un viol improbable après 1h37, puis un crime à 1h48. Cet assassinat très nerveux est le seul évènement bénéfique du film, puisqu’il fait enfin taire l’héroïne.
Merci pour nous, mais c’est quand même trop tard et de plus cela s’inscrit dans cette même démarche du n’importe quoi qui se prend pour du grand art.
La façon de filmer est ici « documentaire », avec une prise de vue qui se fait quasiment seconde par seconde, pour ne montrer que les riens d’un jeune couple emmerdant (n’ayons pas peur des mots), qui se ballade aux USA.
La science de la caméra est pourtant là, en principe, pour permettre des raccourcis intéressants, par pour nous faire d’indigestes longueurs ! Nous voilà revenu au primitivisme pataud du film amateur.
Et avec le numérique, ce n’est pas fini.
Avant, le prix de la pellicule calmait les ardeurs dilatoires, mais maintenant que le footage ne coûte plus rien, les vannes sont grandes ouvertes !
C’est tellement faiblard qu’on en vient à filmer (mal) cette femme qui fait pipi. Son compagnon avait réclamé de voir cela. Sans doute un happening façon Living Theater. Oui mais 60 ans après Julian Beck et Judith Malina, c’est bien trop tard et plus du tout révolutionnaire. C’est même d’un conformisme de l’anticonformisme totalement indigent. Et je ne parle même pas du grand bond en arrière si on se réfère au surréalisme (près de 100 ans !).
Ces personnages fondamentalement individualistes, relativistes et je-m’en-foutistes, n’ont fondamentalement rien à faire. Et ils se soucient peu des autres êtres humains. C’est Bobo à souhait comme avec cette scène de prosternation devant des éoliennes.
Le gaillard, (mal) joué par David Wissak, fait du « repérage », ce qui montre que le scénariste ne s’est même pas donné la peine de chercher au-delà de son milieu ciné/photo. Quelle paresse !
Ils n’ont rien à dire.
Leurs accents fait que de toute façon, on ne comprend pas grand-chose. C’est même sous-titré par moment.
Leur seul centre intérêt consiste à baiser un peu partout (il n’y a pas d’autres expressions pour ce consternant spectacle, et je ne suis pas bégueule). Ils font cela comme ils se couperaient les ongles des doigts de pied. Ils se livrent d’ailleurs aux deux exercices. Cela se veut existentialiste ?
Une piscine par là, de grands paysages ailleurs. Des lieux qui sont censés magnifier leurs piètres exploits. Quand il s’agit de nature, comme sur ces immenses rochers, il faut bien avouer que le visionnage d’un modeste zizi dans un décor de cinémascope, cela fait vraiment riquiqui.
Que c’est mal tourné, que le son est médiocre !
L’actrice Yekaterina Golubeva a un sourire niais et triste. C’est à l’évidence (en tout cas déjà ici) une dépressive emm…, prétentieuse et qui sait hystérique. Avec en plus la carte d’un piètre exotisme. Une sorte de sous Anna Karina. Même si fondamentalement elle n’énonce rien, tout trahit cette crispante psychologie. La pauvre se suicidera en 2011. Les morts sont tous des braves types.
Finalement même le Hummer rouge joue mieux qu’eux.
C’est typiquement un film stupide qui se prend pour un film intelligent et qui se fout ouvertement du monde. Ce qui bien entendu doit renforcer l’enfermement volontaire du réalisateur dans le rôle de génie incompris. Plus on le traitera de charlot et plus il se sentira tout en haut de l’échelle.
Ce néo-gourou doit se prendre pour une sorte d’Andy Warhol de la pellicule, qui s’affranchit des règles. La ficelle est grosse.
Elle fonctionne comme cela cette petite tribu, composé d’insignifiants qui s’applaudissent tous seuls ou mutuellement.
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Mais quand est-ce qu’enfin ces plombeurs du cinéma français arrêteront de nuire et de squatter les places ? Les spectateurs se sont déjà tous barrés. Mais si la critique continue à s’illusionner elle aussi, on n’a pas fini. Et les talents seront ailleurs (*)
J’entends déjà ce qui susurrent comme excuse, que ce film « ne laisse pas indifférent ».
Si une grosse fiente me tombe sur la tête, croyez-moi, il y a peu de chance que je sois indifférent.
Qu’ils gardent donc pour leur projection privée ce plat super8 de vacances, déguisé en « film sans concession ». Et qu’ils ne se croient pas obligés de nous emmerder (pas d’autres mots) pour notre bien.
(*) Si vous voulez vous rendre compte du mépris pour le public de ce petit cercle, allez là :
leblogducinema.com/critique/critique-film/critique-twentynine-palms-61140
« Bruno Dumont, comme à son habitude, décontenance le spectateur trop impatient de consommer ce film comme un autre, sauf que … Sauf que TWENTYNINE PALMS n’est pas un film comme les autres, sa structure narrative ne répond pas aux normes pré-établies… »
C’est le très classique coup des pseudo-incompris de la « modernité ». Étonnant qu’on puisse en être encore à s’aplatir devant ce terrorisme intellectuel.
Et pour la franche déconnante qui tourne à vide, allez consulter ce verbiage de Bruno Dumont itself :
http://derives.tv/twenty-nine-palms-note-dintention/
« Donc, filmer rien de fort, mais filmer relativement : sans crainte (d’être banal), y puiser le rythme et l’ordre, patienter, y trouver la clarté. Neutraliser, autant que faire se peut, toutes aspérités, toutes les formes achevées et pensées (intrigue, dialogue, lumière, cadre…), anéantir le beau et le bien : recommencer. Faire un nouveau film comme faire un monde. Transfigurer. Croire que la mise en scène seule et simple est expression, c’est à dire source de vie. »
Il passe visiblement plus de temps à se donner des airs par son commentaire nébuleux du rien, que dans les efforts de la création.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Twentynine_Palms_(film)