Une femme dans l’ombre (An seiner Seite) (2021) 6/10

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Au moins un titre parfaitement clair. A part que, je ne sais pas si vous avez le même problème avec votre box et Arte, le titre affiché à l’écran s’obstine à rester en Allemand. Langue que je ne comprends pas.

Un téléfilm qui ne s’élève pas au rang de film, malgré une prise de vue haute définition soignée.

On est dans le registre ultra-codifié des incompréhensions d’un vieux couple, dont les rôles sont déséquilibrés. Lui est un chef d’orchestre d’envergure internationale et qui est toujours très demandé. Elle figure une ancienne grande artiste qui s’est dévouée à la carrière de son brillant mari. C’est une femme de tête mais qui s’est résignée à être dans l’ombre… jusqu’à maintenant.

Là, elle pense qu’ils se sont enfin stabilisés. A Munich, il a la direction d’un bel orchestre et la fille du couple réside ici avec son enfant à elle. Une belle occasion de se rabibocher. Il y a des conflits latents entre époux mais aussi entre parents et fille.

Mais le mari continue à se projeter le plus loin qu’il peut. On lui a proposer de diriger le Ring au Met. C’est la consécration et cela ne se refuse pas.

La femme comprend que le mari ne va pas se tenir tranquille et enfin lui renvoyer la balle, grâce à une présence constante, attentive et soutenue.

Un voisin sera le grain de sable. Et les remises en cause ne manqueront pas. La fille du couple, adulte maintenant, se plaindra elle aussi que ses parents l’aient délaissés.

Bref dans cette société gavée, tout le monde râle. C’est la règle maintenant. Il n’y a que le chef d’orchestre qui suit obstinément sa voie. Sûr de lui, il continue sans broncher. On finirait par le trouver plus sympathique et surtout plus intéressant que ces deux femmes qui font la gueule en permanence.

Mais l’air du temps est en faveur du sursaut de ces dames. La grande carrière du monsieur a été forcément réalisée au détriment des deux autres. Il doit payer ! C’est comme cela maintenant. Notre société ne valorise pas la réussite mais s’attarde étrangement sur les états d’âmes de celles qui se considèrent comme laissées pour compte. Qu’importe que le succès du mari ait apporté paix et prospérité. Les hommes qui gagnent ont implicitement une dette à payer. Cela dépasse le non-dit puisque ces joyeusetés finissent souvent au tribunal.

En suivant ce raisonnement, il aurait été préférable que le grand chef ait été un petit exécutant de province, soumis dans sa famille parce que ces dames auraient pris le pouvoir pour compenser des siècles inégalitaires. Au diable le vrai talent, la différence, le génie. Le médiocre doit l’emporter.

Dans ce monde si tristement égalitariste, tout se vaut. On appelle cette plaie le relativisme.

Mais ce n’est pas en limant les griffes d’un fauve qu’il pourra s’adapter à ce monde Bisounours et à ces fadaises infantilisantes.

Le scénario ne nous épargne pas non plus la petite adolescente révoltée qui a tous les droits puisqu’elle veut sauver la planète avec ses petites mains. Une certaine conception européenne est en train de nous mener à l’abîme. Mais qui s’en soucie désormais. Sans doute ont-ils gagné. Les nouveaux prêtres dogmatiques sont en voie d’atteindre ce que n’avaient pas à imposer par des millénaires de christianisme, des décennies de communisme et autres ismes bêlants. Et dire qu’on pensait s’en être sorti !

Les clichés concernant le couple ou la relation parents enfants sont désormais inversés.

Cela dit Senta Berger et Peter Simonischek sont des exécutants crédibles, comme chaque fois.

https://www.imdb.com/title/tt14365106/

Senta Berger Peter Simonischek Thomas Thieme

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