Une femme mélancolique (2019) 2/10

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Des gens ennuyeux parlent de gens encore plus ennuyeux qu’eux, ou supposés comme tel, les mélancoliques.

Mais en fait ils ne ciblent qu’une catégorie d’entre eux : la femme mélancolique. C’est à dire cette créature ontologiquement vertueuse, qui est devenue triste, tant elle est forcément opprimée par le mâle moderne. Ils se font pourtant rares ces menaçants Médor, qui ne sont pas encore rentrés dans leur niche.

La doxa féministe est totalement figée, tant par les idées que par la réalisation. Et les fonds colorés n’y peuvent pas grand chose.

Au total, ce film est encore plus repoussant, que ne l’est une poussée de bouton chez les adolescents. Et c’est du même ordre.

C’est une pâlotte poésie « engagée », comme on en fait maintenant au kilomètre. Des images quasi propagandistes, au service d’un prêt à penser totalement calibré. Une machine grossière dont la finalité est d’entretenir les préjugés les plus caricaturaux des bobos. Ils n’ont que ce qu’ils méritent.

Une supposée critique, d’un prétendu regard mâle sur la femme. L’un et l’autre étant fabriqués de toutes pièces.

La cible première, c’est la séduction. Ces artifices que les hommes imposeraient aux femmes. Cette complaisance possible de la femme non-libérée – par ces nouveaux guides auto-proclamés – et qui est à rééduquer en urgence.

On peut y voir, toutes les outrances de l’ultra-féminisme le plus crasse. Mais de manière cachée et sournoise.

Et comme vous pouvez le constater en regardant autour de vous, il n’y en a plus beaucoup qui osent se révolter contre cela. La chape de plomb est bien trop épaisse maintenant.

D’ailleurs, oser ne pas se prosterner devant ce consternant navet, vous range à jamais dans ceux qu’il faut éliminer à tout prix. Ou tout au moins, ceux à qui on doit retirer le droit de s’exprimer. On parle de « cancel culture » de nos jours pour signifier ces oukases de la disqualification. Un concept pas si nouveau que cela finalement. Dans le temps il suffisait de dire « bolchévique » (vieilli) ou « fasciste » (encore utilisé) pour empêcher à l’autre de s’exprimer.

C’est un film à message, il se devait donc d’être récompensé.

Prix Max Ophüls 2019 du meilleur long-métrage. On n’a pas du lui demander son avis à ce brave Max.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_femme_m%C3%A9lancolique

Marie Rathscheck

D’après Picasso

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