(Very Bad Bachelor Party) (Big bear)
Une histoire pas si navrante que cela.
L’affaire semble déclinée à partir des Very bad trip. C’est à dire une beuverie entre copain qui se termine en vrai cauchemar. Avec un terrible constat au petit matin. Il y a de quoi faire peur.
Mais ici c’est plus soft et sans doute plus intelligent. Il y a un agréable côté petite comédie grinçante à la Netflix, comme on le fait maintenant. Mais cela n’est pas issu de cette belle écurie.
Un gaillard est convié à célébrer son enterrement de vie de jeune homme, dans un chalet avec trois autres copains. Lesquels sont des organisateurs zélés et passablement imbibés, qui cherchent à innover cet exercice conventionnel et bien américain.
Mais il se trouve que tout tombe à l’eau car le mariage n’aura pas lieu.
Dans une bluette classique, tout aurait été fait pour que les tourtereaux se rabibochent après bon nombre d’épreuves. Mais là l’affaire prend une toute autre tournure.
Pas question de réunification. L’affaire est entendue. Nos compères alcoolisés vont choisir de punir le concurrent qui a pris la jeune femme à leur copain. Il s’agit de lui faire payer en lui faisant peur et/ou en lui donnant une petite correction.
Le plus allumé va choisir pour cela de le kidnapper !
Au matin, ils se réveillent tous avec la gueule de bois et un mec ficelé dans la cave.
La situation est assez dramatique. Conscient du risque légal, le cocu souhaiterait qu’on arrête cela au plus vite. Les autres préfèrent aller jusqu’au bout et vraiment faire peur au prisonnier.
Toute une problématique cauchemardesque se développera là dessus. Et si on était allé trop loin, ne vaudrait-il pas mieux qu’on le finisse ? Est-il encore temps de reculer ? Peut-on à la fois donner une leçon à ce voleur de femme et l’amener à ne pas les dénoncer après ?
Et ce n’est pas si simple.
Il se trouve que ce gars menacé a à la fois de bonnes et de mauvaises raisons d’avoir été vers cette femme.
Ils exposent les bonnes en démontrant que c’était inéluctable. Dans le fond, à bien y regarder, les deux dans la configuration d’avant ne s’aimaient pas vraiment. Et puis lui a plus de qualités que son prédécesseur. Meilleure carrière, plus d’intelligence, plus de virilité… C’est une justification classique dans ces cas là. Si cela a craqué, c’est que c’était en fait déjà très fragile.
Par contre, à charge, il est marié avec un enfant. Et il ne l’a pas encore dit à sa future.
Dans ces échanges, le perdant se retrouve quasiment à niveau égal avec le gars qui lui a piqué sa femme. D’où des échanges intéressants sur le couple en général et ce qui peut le mettre en péril ou non, en particulier.
La situation se tend et est de plus en plus compromise au fur et à mesure que le temps passe.
Le bachelor en déroute demande même au prisonnier de creuser sa propre tombe. Une suggestion une peu folle de ses amis, l’histoire de donner une bonne leçon.
Mais le fossoyeur involontaire se marre et chantonne en faisant son boulot morbide. Ce qui casse l’ambiance. Il ne veut vraiment pas comprendre qu’il a causé du mal et qu’il doit payer.
Comment cela peut-il se terminer ?
A vous de le découvrir.
Ce film est assez raisonnable et crédible dans l’ensemble. Il y a suffisamment d’indétermination pour que cela soit intéressant. Ce n’est pas la série B habituelle. Il se passe quelque chose.
Les acteurs jouent bien. Le briseur de couple c’est Pablo Schreiber. Le personnage principal est interprété de manière un peu tétanisée, par Joey Kern. Un comédien formé par le théâtre. Il est également le réalisateur du film. Cette double casquette est sans doute un tout petit peu trop pour un seul jeune homme.