Long métrage franco-russe
Un film de gangsters qui ne tient que par la présence de Depardieu et de Hurley. Vous les enlevez et il ne reste pratiquement plus rien.
Et pourtant ils ne sont pas bons du tout dans cette galère. C’est dire !
L’action se situe principalement dans le Moscou contemporain. Mais l’ambiance semble puiser directement dans le cinéma de gangsters des années 60.
Une vraie caricature de ce genre, l’humour en moins.
Depardieu n’est pas Gabin et les dialogues ne sont pas d’Audiard, assurément.
On a le droit à des méchants bien cruels avec pour pimenter tous les codes supposés des grands malfrats russes bling-bling.
Avec bien sur, des poules de luxe sans pratiquement aucune ligne de texte. Des bijoux, des masses d’argent, de la drogue, des tableaux volés.
Mais aussi les inévitables courses poursuites avec des grosses bagnoles et beaucoup de casse.
Sans oublier les gros calibres, les coups de feu, les meurtres et beaucoup de sang.
La seule « psychologie » pour arriver à leurs fins, pour Depardieu comme pour tous les autres, c’est la force brute. Ça montre le niveau !
Il n’y a absolument pas l’ombre d’une stratégie intelligente ou d’un raisonnement dans le film. On tire d’abord, on réfléchit ensuite… éventuellement.
Les seuls moments où Depardieu semble dans son rôle, c’est quand il mange … ou quand il torture avec une fourchette et un couteau, c’est qui est à peu près la même chose.
Il est radieux quand il espère son plantureux petit déjeuner.
J’ai beaucoup d’affection pour le Depardieu acteur. Il est souvent excellent en gros nounours plein de générosité et de subtilité. On voit le vécu chez ce gaillard.
Mais là…
- Elizabeth Hurley a été une actrice au charme et au sex appeal ravageurs. Elle se rapproche de la cinquantaine au moment du film. Plutôt que de prendre le tournant intéressant de la jolie femme mûre et accomplie, elle préfère continuer à faire des poses de gamine et nous jeter des œillades coquines de vamp. C’est bizarrement décalé et sans vouloir heurter les femmes de 50 ans, je trouve cela ici plutôt de mauvais goût.
Les grands artistes accumulent un capital d’intérêt et de sympathie tant qu’ils font de bons films. Mais quand ils se commettent dans de mauvais films, ils se déprécient. De stars, ils peuvent devenir à nos yeux des acteurs ordinaires.
C’est dommage car souvent ce n’est même pas de leur faute.
Il n’y a peut être pas de vraie justice chez les gangsters, mais ce n’est pas la même chose au cinéma : le film a fait un bide complet au box-office. 77 entrées en France.
https://en.wikipedia.org/wiki/Viktor_(film)