Les films de Woody Allen : inégaux

Temps de lecture : 2 minutes

Petit réflexion personnelle suite à la critique de Wonderwheel qui m’a semblé un très grand cru et de Hollywood-ending qui est pas terrible :

https://librecritique.fr/tombe-les-filles-et-tais-toi-1972-woody-allen-peu-inspire-par-bogart-4-5-10/

La production de Woody Allen me semble inégale. Je ne vais bien entendu pas tenter de l’analyser ici. Je vais juste placer quelques repères bien connus.

A mes yeux, les premières œuvres sont loufoques voire grotesques, je ne m’y attarde pas.

Les films sur les couples et les trios citadins me paraissent plus intéressants. C’est dès 1977 avec Annie Hall, une belle psychologie et un portrait réaliste des modes de vie libertaires de l’époque. L’importance croissante du rôle de la femme et les nouvelles crispations, sont bien campées. Une sociologie joyeuse et informative.

On retrouve le procédé au goût du jour dans Vicky Cristina Barcelona de 2008. Avec le couple mythique à la scène et à la ville : Javier Bardem et Penelope Cruz. Scarlett Johansson vient compliquer tout cela. Ça lui va bien.

Mais ce sont ses films « sérieux » qui me touchent le plus.

Crimes et Délits de 1989 avec Martin Landau, Mia Farrow et Woody Allen lui-même est une œuvre magistrale. Le crime ne sera pas forcément suivi de châtiment.

On retrouvera une problématique analogue dans l’excellent Match Point de 2005 avec Jonathan Rhys-Meyers bien dans ses tennis et Scarlett Johansson qui fait très correctement le job ici. Elle n’a pas toujours d’aussi bons rôles. Sans oublier Emily Mortimer.

Whatever Works de 2009 est aussi iconoclaste. Le « couple » Larry David et Evan Rachel Wood nous donne une belle leçon sur amour, savoir, connaissance et apprentissage. Tout en piétinant allégrement les conventions sociétales.

Blue Jasmine de 2013 donne un rôle en or à Cate Blanchett. Elle incarne une femme entre deux âges. Elle a pris quelques mauvais virages mais tente de conserver sa superbe. Elle se réfugie chez sa sœur, en total décalage, comme la magnifique Vivien Leigh jadis, dans un Tramway nommé Désir.

Les gens qui ne sont pas à leur place, Woody Allen aime bien cela. Une autre façon pour lui de remettre en cause la destinée.

Minuit à Paris de 2011, To Rome With Love de 2012, L’Homme irrationnel de 2015, sont également de très films démonstratifs voire philosophiques. Avec comme toujours ce qu’il faut d’humour et pour égayer tout cela. Le gai savoir.

Bien entendu, on n’est pas dupe, Woody Allen cherche avant tout à nous séduire. Mais il a visiblement en plus quelque chose qu’il cherche à nous dire. Avec quelques belles dissertations par l’image.

Oui, les œuvres tardives sont surprenantes.

Il est rare de nos jours qu’on puisse, comme pour ses films, aller au cinéma sur son simple nom, les yeux fermés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Woody_Allen

https://librecritique.fr/avis-rose-pourpre-du-caire-woody-allen-mia-farrow-jeff-daniels-5-10/

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