Résumé de l’histoire :
Ce qui se passe au poste de police tend littéralement au cauchemar. L’intrigue devient si volontairement absurde qu’on se croirait dans le plus mauvais rêve possible. Et en ce sens cela se révèle paradoxalement crédible.
• L’onirisme et sa logique propre tiennent ici la route autant que pour les Cauchemars de l'amateur de fondue au Chester (Dreams of the Rarebit Fiend) de Winsor McCay (1904), une référence en BD.Le témoin, incarné par Grégoire Ludig, qui a découvert un cadavre sur le trottoir, est interrogé au commissariat par Benoît Poelvoorde. Le flic pose d’emblée l’hypothèse que le pauvre Grégoire serait impliqué. Déjà l’histoire de le pousser dans ces derniers retranchements. Ce qui correspond à une certaine rationalité.
Mais aussi parce que c’est le bon plaisir de la réalisation de nous offrir le spectacle d’un pauvre type broyé par la machine administrative kafkaïenne. Là on change de plan et cela ne sera pas la dernière fois.
Et de fil en aiguille notre présumé coupable se retrouve dans de beaux draps. Une fois la cohérence inversée, il aura quand même quelque chose à se reprocher au bout du compte. De quoi se fourrer le compas dans l’œil, ou une équerre.
Une complexe mise en abîme fait qu’on ne sait plus à la fin qui joue, à quoi on joue, qui est réellement impliqué, quelle est la part du loufoque et du plausible. Cela peut devenir épuisant toutes ces couches surajoutées. La quantité ne fait pas la qualité.
Il faut prendre cela avant tout pour un jeu d’esprit. Et même si on peut s’y perdre, même si c’est assez stérile, cela ne manque pas d’interêt.
Benoît Poelvoorde est souverain et le fade Grégoire Ludig est un bon faire valoir. Ce one man show ne résisterait pas une minute sans le Belge.
Quentin Dupieux est un artiste touche à tout. On sent chez ce réalisateur le côté méthodiquement expérimental. Cet art « gratuit », ce sursaut de la « modernité », peuvent se révéler agaçants pour certains. Surtout les terriens qui ont toujours peur qu’on les embobinent (est-ce de l’art ou du cochon?). Les doux rêveurs n’ont qu’à se pincer pour se réveiller.
En voilà une histoire originale ! Sans doute un peu trop pour nos petites cellules grises.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Au_poste_!
Benoît Poelvoorde
Grégoire Ludig
Marc Fraize
Anaïs Demoustier
Philippe Duquesne
Orelsan
