Finalement Muséum TV est une chaîne comme une autre. Elle n’ échappe pas à la mode du découpage et du thématisme. On voit cela habituellement sur les canaux totalement spécialisés, comme ceux qui traitent des crimes.
On ne refait plus le coup d’une série sur un tueur en série précis ou un Van Gogh, mais on s’arrange pour subdiviser ça en fonction de critères nouveaux. Ainsi le sujet sera dépendant des moyens de transport, ou d’une classification selon les époques et cetera et cetera. Ici la subdivision qui était naguère du genre « natures mortes » et autres sujets, devient « Tournesols » et autres sujets.
- D’ailleurs les commentateurs un peu niais s’engouffrent dans la brèche « Chaque peintre a sa fleur fétiche. Monet, les fleurs de lotus. Manet, les pivoines. Vincent van Gogh, ce sont les tournesols » – On est au niveau de « c’est quoi ta couleur préférée ? »
Et donc l’épisode présent ne peut pas passer à côté des origines picturales de telles fleurs et de leur devenir dans la postérité.
- Le Jardin aux tournesols de Gustav Klimt est de 1905 mais il ne déroge pas à cet apport jaune lumineux qui crève les yeux.
- Et plus proche encore est le tableau de Gauguin montrant van Gogh en train de peindre les Tournesols. Les tournesols ont beau être immense et fidèlement restitués par la toile de la toile, c’est la tête de paysan décidé de van Gogh qui domine. Très beau tableau également. Pour ne pas dire œuvre majeure et témoignage bouleversant.
Il y aura donc au centre du documentaire, les Tournesols les plus connus de l’artiste central, mais aussi des copies de ses propres tableaux, ce qui est original. Et on agrémentera cela des tableaux de ses contemporains qui mettent en scène ces tournesols là ou bien qui ont leur propre inspiration. On puisera dans le japonisme quand au style.
Vincent van Gogh nous a fait un énorme cadeau en commentant ses œuvres pour son frère Théo. Il n’y a donc pas à chercher de midi à 14h.
Ces tableaux étaient des « décorations » pour cet atelier arlésien qu’il voulait partager avec d’autres artistes, dont bien sûr Paul Gauguin. Ce sont donc des peintures qui se veulent optimistes. Accessoirement la flamboyance du jaune est perçue comme cela par de nombreux psychotiques. Il y retournera avec les meules de foin, tout à la fin.
Mais il n’y a pas de tournesols à leur apogée en décembre. Ces reproductions sont donc soit mémorielles soit à infléchir par les affres du temps. Et en effet on y perçoit une belle transformation sèche de fleurs en sursis.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Tournesols
