Avis film danois. Nouvelle adresse, nouvelle vie. Move me. 5/10

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Abord on ne peut plus privé !

Mon dieu, chère professeure de salsa à l’écran, tu me fais trop penser à une jeune amie très chère, des îles également, et qui est morte si violemment et si prématurément. A travers ce qui n’est qu’une image sur mon téléviseur et un personnage bien secondaire dans leur scénario, je perçois encore cette vibration profonde de cet être si vivant, si incisif. Et j’ai envie de poser mon clavier pour me recueillir et m’imprégner à nouveau de ces émanations complexes en provenance de cette divine silhouette.

  • Tu m’as donné beaucoup et cette chute de moto fatale, à 600km de là, m’a empêché de t’en rendre ne serait-ce que le centième.

Mais le film n’a rien à voir avec mes histoires personnelles. Il est nettement moins bien. La fiction plan-plan, sur un thème traité mille fois déjà, est bien en deçà de certaines réalités.

***

Ici le « presque téléfilm » est clairement balisé par la néo-bienpensance actuelle. La femme divorcée entre deux âges est présentée comme la victime courageuse du système capitaliste patriarcal.

Cette bourgeoise, plus vraie que les vraies, parvient à se lier avec la plèbe, en dégringolant les marches sociales. Elle surmontera ses fautes originelles, alors qu’elle était un soutien indirect d’un pilier du système. Les Marie-Antoinette sont coupables ! Mais quand donc enterra-t-on Marx pour de vrai ?

Cette femme “abandonnée”, après avoir opté pour les bas quartiers, se liera à l’ouvrier révolté, au comportement « révolutionnaire ».

  • En dehors des aspects financiers, elle fait une bonne affaire. Ce bellâtre à poil à beaucoup à montrer. Son insoumission est encore clairement à la mode. Et heureusement, ce n’est pas Mélenchon en plombier polonais.

Familles je vous hais et je vous adore. Les cercles familiaux sont présentés sous des aspects divers. Dont la lassitude des petits, qui considèrent à présent que le divorce est un luxe accessible, auquel ils ont droit.

L’autre célibataire veut régenter le quartier. Le caporalisme sévit aussi à ce niveau. Ce pétitionnaire voudrait réduire en bouillie l’autre mâle disponible, de ce quartier middle class inférieur. Il arrive presque à ses fins.

Mais constatant les difficultés à amener son combat perdu sur des terrains plus personnels, il se contentera de se taper une des femmes en perdition du quartier. Toutes auraient pu faire l’affaire. Sauf évidemment l’héroïne qui se désembourgeoise, vu que celle là est intouchable avec ses sales pattes de petit salaud local, étant sur le chemin de la rédemption « politique ».

Ce retour aux sources primitives de la société, fait que la mère “retrouvera” sa fille, qui va partager ces nouveaux idéaux. La précarité de leur situation étant une source de rédemption supplémentaire. La chambre de la petite est plus que défraîchie et donc la petite s’empressera de dire que c’est la meilleure chambre qu’elle n’ait jamais eu.

Ô saisons, ô châteaux,
Quelle âme est sans défauts ?

En danois, cela donne « Lykkevej »- On ne peut pas dire que le réalisateur Morten Arnfred ait fait quelque chose de notable, avec ce pensum de 2003. Ce nanar fait partie des films « on ne peut plus prévisible » et ce dès le premier plan. Ce qui en signe l’insignifiance.

Tout le monde, bien sûr, s’attardera sur le personnage pivot Birthe Neumann. Sauf moi bien entendu, qui est obnubilé par la fille des îles.

A noter cependant que l’actrice en a sous le capot. Elle a joué la mère, dans l’énorme Festen (1998) 8.5/10 de Thomas Vinterberg.

Ici tout est bête et éculé dans le film, jusqu’à « l’apparition » de ma belle amie. La magie du cinéma a des chemins bien impénétrables.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Birthe_Neumann

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