Avis. La Fille inconnue. Film Dardenne Haenel – Résumé. (2016) 5/10

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Exercice illégal de la médecine et usurpation d’uniforme d’assistant social.

Les frères Dardenne donnent dans tous les clichés populaciers et médicaux du genre.

Je ne sais pas qui ils sont vraiment nos deux Belges. Par contre je connais le bruit médiatique qu’ils font. Mais si je dois me baser que sur ce film là, c’est vraiment pitoyable.

Adèle Haenel est en dessous de tout dans cette interprétation d’un jeune médecin sur la brèche (je garde le masculin exprès), englué dans un quartier populaire et qui trouve son « bonheur » dans l’ascèse et le mea culpa (à l’aide Nietzsche!)

Que c’est conventionnel et peu réaliste, ce toubib à vocation angélique et au dévouement sans compter… ou presque. Pas que cela n’existe pas, mais cela se fait d’une bien autre manière.

Ils rajoutent juste à notre Nightingale bac + 9, le fait qu’elle tire la tronche en permanence, ce qui est supposé figurer la grande concentration dans sa tâche.

Nul et absolument pas crédible. Que cette fille joue mal et semble prétentieuse. Un vraie « Française » comme on ne voit tant et qui ont fini par faire déserter tous les candidats au couple. Mais mon dieu, qu’elles réagissent enfin ! Qui voudrait de ces filles là qui font la gueule et qui croient que tout leur est du ?

Cette gamine approximative, qui est dans les tréfonds de sa profession, s’est même permis de faire la nique à Roman Polanski, en foutant le camp ostensiblement de la cérémonie des Césars de 2020. Désormais on est jugé par sa moraline et son politiquement correct. Triste époque.

Et nous professionnels de santé, devant cette faiblarde évocation du monde médical, on ne sait plus trop si l’on doit rire ou pleurer.

Comme cela ne suffit pas à consterner les chaumières et désespérer Billancourt, on rajoute une pauvre femme de couleur pourchassée à mort et le décor de misère qui va avec.

Cette histoire d’un lourd sentiment de culpabilité, pour ces soignants, parce qu’ils n’ont pas ouvert à une personne qui tambourinait la porte, après la fermeture du cabinet est grotesque. C’est putassier à souhait.

Ils ne pouvaient pas deviner que cela allait mal finir pour cette noire personne de couleur aux abois. Ce n’était plus du ressort de la médecine mais celui de la police.

Et on ne peut pas donner tort au personnage joué (mal) par Adèle, juste sur ce point, de dire qu’on doit préserver avant tout son équilibre et sa santé à soi dans ce métier. C’est le principe même du secourisme, qui est à la base. Il n’y a pas débat.

Mais évidemment les frangins cinéastes escomptent sur la fibre émotionnelle grand public, qui pense tout le contraire. Et cela sonne faux en permanence. Au point qu’on ne voit plus trop ce que cela veut dire.

Et puis les deux réalisateurs nous refont encore le coup des malheureux en bas de l’échelle et de la zone. Mais n’est pas Ken Loach qui veut. Si ces donneurs de leçon veulent vraiment faire quelque chose, qu’ils les hébergent chez eux !

J’ai supporté 33 minutes de cette lenteur, de ce vide, de cet ennui et de ce pathos visqueux, mais en regardant en permanence ma montre.

Il doit sans doute y avoir un sursaut scénaristique par la suite, car on sent une ombre de polar là derrière. Mais le film est suffisamment plombé par ce début pour qu’il soit sain qu’on le déserte. Moi aussi je suis capable de sortir de la cérémonie avant la fin et de faire passer ma santé mentale avant le reste. CQFD.

J’ai quand même gonflé la note à un neutre 5/10 au cas où (je me sens coupable moi aussi ?). Le box office n’a pas fait de cadeau et les gens sensés ont compris que cela ne valait pas grand-chose.

Adieu !

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