Avis. Red sparrow (2018) 4/10 Jennifer Lawrence – Résumé. blockbuster raté.

Temps de lecture : 3 minutes

Un film interminable (2h20), dont la conception est incroyablement datée.

  • Pourtant, on aurait pu penser qui avait tout ce qu’il faut pour lui… à part un cerveau.
    Les fées s’étaient penchées sur son berceau. Elles n’ont pas lésinées sur les cadeaux: prise de vue luxueuse, beaux acteurs, des décors de rêves, de l’exotisme, des voyages…
  • En fait je me moque gentiment, ce long métrage est juste mauvais.

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Cela commence par un exposé voyeuriste sur les ruses perverses des services de renseignement russe. Avec en particulier une « école de putes » – c’est dit comme cela par une des participantes –

On y entraîne des filles somptueuses et des garçons bien membrés. Ces « moineaux » ou « sparrows », vont être capable d’extorquer par le sexe des renseignements à des personnages tourmentés. Ou bien ils pourront les neutraliser en les entôlant.

Sous des dehors de rigorisme à la soviétique, c’est graveleux à souhait. Cette formation militaire qui doit mener à donner aux filles une « chatte magique » (dixit), ne m’a pas convaincu. Comme c’est montré ici, cela tient plutôt du fantasme d’obsédé. Et le pire, c’est qu’en réalité, ici comme dans tout le film, on ne montre pas grand-chose. Il y a juste de la violence sadique, d’un bout à l’autre. Un film X s’en serait mieux sorti.

Et je ne suis pas convaincu non plus par la pauvre Charlotte Rampling, 72 ans, en sévère chef formatrice, façon Rosa Klebb, la méchante grisâtre, à la chaussure tueuse dans James Bond.

Pourquoi prendre une heure pour nous expliquer en long et en large que pour être un bon manipulateur, il faut obéir aux ordres sans restriction et ne pas faire de sentiment ? Une heure de perdue et il reste encore une heure vingt à se farcir !

Jennifer Lawrence est le personnage central. Et avec elle, on se paye de bonnes vieilles images d’Épinal. C’est une ex-danseuse étoile du Bolchoï, qui ne peut plus revenir sur la scène, car elle a été blessée. Ce n’était pas un accident. On l’a écarté volontairement. Une musique classique !

Désormais sans ressources, elle doit entrer dans l’élitiste école des putes, pour préserver sa mère handicapée des affres de l’hospice, dont on nous dit que c’est infesté de rats. Bonjour les clichés sur l’ex-URSS.

  • Et Jennifer Lawrence est avant tout là pour nous montrer ses jolies formes en long et en large. C’est la production qui est perverse. Mais on peut la comprendre, car cela a du lui coûter un max. En 2015 ce fut l’actrice la mieux payée au monde. Autant l’exhiber. Je ne suis pas trop fan de cette lisse poupée Barbie, au registre limité.
  • Et pour préserver son image d’actrice, on nous montre bien qu’elle n’aime pas se prostituer. Elle va vomir dans les toilettes avant de céder. Bonjour l’haleine de la vamp !

Mais c’est aussi la nièce du numéro deux de l’organisation. L’oncle n’hésite pas à la compromettre dans un meurtre, afin d’obtenir sa totale obéissance. Après sa formation, elle est lâchée dans les pattes d’un espion américain. Elle doit lui tirer les vers du nez, pour découvrir quel est le personnage très haut placé, qui trahit la Russie en donnant à l’Ouest des informations majeures. Et donc, parachuter une femme qu’on voudrait incognito, avec un aussi lourd pedigree, et si facilement traçable, c’est d’emblée n’importe quoi.

En réalité, cette histoire d’oncle, c’est juste pour nous montrer l’infinie méchanceté des Russes. Ils ne respectent même pas la famille. Ils prostituent ce qu’ils ont sous la main !

On voit bien les dents de ce croque-mitaine héréditaire. Alors qu’en face, on nous met un agent américain qui lui serait animé des meilleures intentions… ou presque. On nage dans les présupposés idiots.

L’espion US, incarné par Joel Edgerton, est donc lui un gentil au grand cœur. Il a le regard clair du bon gars. Il veut sauver la taupe qui lui procure des informations. Il n’agit pas par intérêt, mais juste parce que c’est son devoir d’honnête homme. Ces cow-boys sont du côté du Bien.

Et quand il fréquente finalement Jennifer, il va la retourner par les sentiments. Sentiments sincères qu’ils vont partager. Ils feront l’amour, mais là se sera beau. On nage dans la bluette.

Après l’histoire sombre dans le qui est qui, qui trahit qui, et tous les retournements de cinéma qu’on peut se permettre avec des agents doubles. Ils vont faire la bascule d’un côté puis de l’autre, et ainsi de suite, jusqu’à donner le tournis. Un exercice stérile et largement éventé, qui se croit intelligent. Eh oui, c’est bien la matière grise qui manque à ce film.

Les méchants seront bien entendu punis. Et l’angélique Jennifer continuera à trahir sa mauvaise patrie au profit des gentils Américains. Les Russes n’y verront que du feu. On peut difficilement faire une fable plus bête que cela.

Un blockbuster inutile de plus et qui a peiné à doubler sa mise.

69 millions USD – Mouais.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Red_Sparrow

Jennifer Lawrence
Joel Edgerton

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