Des trains pas comme les autres : Italie du Nord, de Gênes à Venise (2017) 8/10

Temps de lecture : 2 minutes

Il s’agit de la saison 7 – épisode 6 – Et on en est actuellement à 11 saisons. Quelle belle longévité !

En général au bout de quelques années une émission basée sur le même principe tend à s’essouffler. Mais là il n’en est rien. Nos auteurs parviennent toujours à trouver des chemins différents, des récits authentiques.

Ce qui prime c’est la saine curiosité et l’empathie réelle du globe-trotter Philippe Gougler. En ce sens c’est assez intemporel.

Dans la plupart des documentaires, le commentateur se met en avant. Ici il semble s’effacer poliment et respectueusement devant ce qu’il a à nous montrer. Ici l’ex journaliste de France 3 se substitue au téléspectateur avec juste ce qu’il faut de timidité et de saine volonté de ne pas bousculer les choses. Comme ce ton est agréable ! On dirait même qu’il y a là une certaine sagesse. Pour se faire, on ne débite là ni pathos, ni grandes leçons.

Un autre travers fréquent est de privilégier le totalement anecdotique au détriment du cadre à explorer et d’une réelle humanité. On voit cela avec ces lassants sujets qui mettent en scène des petits métiers traditionnels révolus, ou de supposés paradis perdus, en s’attardant avec des poncifs de citadins bobos. Ici on est loin de cette démonstrativité vulgaire.

Et finalement le train du titre est le véhicule permettant d’accéder à ces expériences humaines et non un centre d’intérêt récurrent, technique et froid. Juste un prétexte en somme.

C’est un passionné des hommes et non pas des locomotives. Et s’il s’attarde sur une Micheline rondouillarde, c’est pour nous en faire sentir la poésie.

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De Gênes à Venise, il y a pas mal de chemins et d’étapes possibles. Le visiteur a fait son choix d’étapes comme avec ces Cinque Terre classées par l’Unesco. Un choix qui s’impose.

Particulièrement intéressante est cette rencontre avec ce franciscain atypique de Monterosso. Il occupe à lui tout seul une résidence pareille à un paradis terrestre. On pourrait même la qualifier de céleste vu qu’elle surmonte une magnifique baie du rivage italien.

Plus accueillant qu’un guide touristique, le moine nous évite tout prêchi-prêcha. Il est rigolard, à l’opposée de la contrition qu’on attend de ce genre de personnages. En cela, il donne plus envie de faire retraite que bon nombre de ses collègues. Et l’on apprend que le Cappuccino vient de la couleur de la tenue des capucins.

Avec Vérone, c’est le passage obligé au balcon (datant du 20ème siècle) de ces amoureux virtuels et célébrissimes. Roméo est assez absent, mais on gagne au change avec une ravissante Juliette du comité d’accueil. Mon dieu qu’elle est simple, évidente et belle ! Bonne pioche qui permet de voir les dessous (hum) du mythe.

Le voyageur inspiré nous offre un Venise côté pile et côté face.

– Ce gondolier réquisitionné sait y faire avec les touristes et cela se voit dans son visage concentré.

– Son frère est un pêcheur des quartiers ignorés. Et Gougler parvient à canaliser (on est à Venise), avec finesse, cet homme massif et bourru. Un personne que peu d’interviewers auraient l’envie de mettre en avant. Là on est vraiment dans autre chose qu’un album de photos.

Il faut beaucoup plus de talent que l’on croit, pour savoir amadouer des amateurs afin qu’ils conservent leur naturel devant la caméra.

Les trouvailles qui permettent de sortir des clichés touristiques traditionnels ne tombent pas du ciel. Il faut là encore se mettre efficacement au travail. Il doit y avoir des recherches sérieuses et surtout efficaces.

Vraiment que cette « distraction » est plaisante et distinguée au bon sens du terme.

https://www.france.tv/france-5/des-trains-pas-comme-les-autres/saison-7/228497-italie-du-nord-de-genes-a-venise.html

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