Jubilee Trail (La grande caravane) (1954) 5.5/10

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  • Vu à la télé, les images de ce film sont d’une qualité très médiocre.

En 1845, les USA n’étaient pas constitués comme maintenant. Il y avait des trous : pas seulement sur les pistes, aussi sur la carte. La Californie parlait encore l’espagnol.

Les longs trajets se faisaient en caravane. La route était rude. La loi était le plus souvent celle du plus fort. Et l’Ouest sauvage pullulait d’Indiens hostiles, qui faisaient de drôle de bruits.

En tout cas le cinéma des années 50 voyait cela comme cela.

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On assiste ici à un étalage de bons sentiments. Les méchants vont mourir et quelques gentils vont survivre. Comme d’habitude ! A l’exception notable que le gentil principal du début va y passer lui aussi. Mais sa femme et son enfant seront épargnés bien entendu.

Les femmes se révèlent des fleurs convoitées par pas mal de brutes et de rares gentlemen. Le tout est agrémenté de chansonnettes du far-west. Le plus souvent dans des bouges appelés Saloon.

Des films comme cela, j’en ai vu des tas. Et franchement ils se ressemblent beaucoup. A croire que le public de l’époque demandait ces repères là… ou que nos scénaristes manquaient d’amplitude et d’imagination.

La manière de filmer de ces années de cinémascope en couleur, est typique. On peut dater l’ensemble sur à peine quelques images.

La répartition des rôles homme / femme est également conforme à ce qu’on pensait alors.

– Les hommes étalent leur virilité. Laquelle se montre souvent impressionnante. Il faut voir la tronche mastoc de John Russell pour y croire. On n’en fait plus des aussi masculin que cela. Buddy Baer est carrément hors norme. Ce boxeur professionnel de 2 mètres est colossal et aimé par son public comme tel. Il faudrait aussi parler ici du célèbre Forrest Tucker.

Les meilleurs d’entre eux sont des protecteurs des ces créatures de l’autre sexe, réputées fragiles. Ils éloignent les butors qui ne pensent qu’à se servir. Et se montrent courtois à l’occasion. Mais le charme irrésistible des mâles est fait autant de force que de beauté. On en est pas encore à l’idolâtrie des « minets ». Loin s’en faut.

– Les femmes sont avant tout des mères ou des génitrices potentielles. Parmi les protagonistes, il y a la brune aux mœurs légères (la flamboyante Tchèque Vera Ralston *) et la blonde qui s’affiche comme une quasi sainte (Joan Leslie, plus délurée dans la vraie vie). Cette distinction capillaire est classique. Ce qui l’est moins, à première vue, c’est que la plus claire va tendre la main à la pécheresse. Mais en fait le thème de la deuxième chance et de la rédemption parcourt tout le cinéma protestant anglo-saxon. L’idée nouvelle c’est que cette incise biblique se passe chez le sexe « faible ».

Vera peut redevenir blonde si on lui demande poliment.

La brune sait manier les gars par le bout du nez (on cite cette protubérance à la place d’une autre)

La scène de tuerie des Indiens est classique et peu crédible. On semble s’adonner à une chasse sportive et délassante. Ce qui est souligné par les cris animaux des natifs. On connaît la chanson. Et franchement on finit par s’ennuyer dans de telles séquences. C’est pour cela que je place cette quasi insignifiance en dernier. Il faudrait qu’on demande son avis, sur ce « langage » peu informatif à Noam Chomsky (toujours vivant en 2021!)

  • (*) Vera Ralston ou plutôt Věra Helena Hrubá s’est permise de répondre ainsi à Hitler, alors qui lui demandait de danser POUR la Svastika : « plutôt danser SUR la Svastika ». Elle a vit été s’expatrier après.
  • Vera est en avant sur l’affiche allemande, question de voisinage avec la Tchécoslovaquie. Et c’est Joan qui domine aux States.

https://en.wikipedia.org/wiki/Vera_Ralston

https://en.wikipedia.org/wiki/Jubilee_Trail_(film)

Vera Ralston
Joan Leslie
Forrest Tucker
John Russell
Ray Middleton
Pat O’Brien

  • Vera Ralston / Věra Helena Hrubá
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