Avis. Dirty little thing. Stephen Frears, Tautou, Ejiofor – Résumé. (2002) 5.5/10

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C’est vraiment dommage !

Ils avaient beaucoup de choses pour eux.

La prise de vue est léchée. Le rythme est soutenu. Les acteurs sont de qualité (*).

Mais la fable qui nous est racontée est ridicule.

Comment croire qu’en plein Londres, dans un Palace, on se livre à du prélèvement d’organe en douce ? Surtout s’il s’agit de travail d’amateur, sur des lits King Size, et pratiquement sans matériel sérieux.

Et que dire de ce cœur humain laissé dans les WC ?

Pour ce faire, on assiste à un recrutement pour de l’argent et/ou un passeport, d’immigrants illicites, en situation financière catastrophique. Et le réalisateur n’y va pas de main morte, pour nous démontrer que ces personnes sont prises à la gorge.

D’ailleurs Stephen Frears a tendance à forcer le trait tout au long du film. Sans doute du cinéma pour malcomprenants.

On prend des reins au petit bonheur la chance. Il n’est jamais question de la probable incompatibilité du donneur, ni de toute la structure en amont que cela suppose. C’est grossier et grotesque. On voit bien que c’est tourné par des personnes qui n’y comprennent rien, qui n’ont pas envie de se fatiguer, et qui ne veulent qu’agiter des fantasmes porteurs.

L’acteur principal Chiwetel Ejiofor est bon. C’est un docteur nigérian en situation irrégulière. Il en est réduit à faire le taximan et le gardien de nuit. Et comme il travaille dans ce grand hôtel, c’est lui qui découvre le pot aux roses. Et comme il est médecin, il va se retrouver au centre du système.

Sergi López se révèle très professionnel et très expressif, lui aussi. Il incarne le gars sans scrupule qui organise le trafic et qui tente d’impliquer le docteur. Ça va mal tourner.

Audrey Tautou, la petite fiancée de la France, se fourvoie dans un rôle de composition qui ne tient pas la route. Elle est une jeune Turque, menacée par les services d’immigration, et qui en est réduite à prendre des emplois pourris. Pour ne pas être dénoncée, elle accepte de faire des fellations à un vilain patron, négrier et ventripotent. Ce n’est pas gai.

Tant qu’à faire, elle choisira plutôt de laisser un rein.

L’actrice en V.O., s’obstine dans un accent anglo-ottoman improbable, et des mimiques inadéquates. On a du mal à ne pas rire.

Le scénario est approximatif et bancal.

Pas de panique, dans ce film totalement prévisible, les méchants sont punis et les gentils récompensés.

Stephen Frears a obtenu plein de prix pour ce film racoleur. Comme quoi, on n’est pas à l’abri du n’importe quoi de nos jours.

(*) Petite mention pour une craquante actrice de second rôle. Il s’agit de Sophie Okonedo. On fait de jolies choses en mettant dans le blender, un père nigérian et une mère juive ashkénaze russo-polonaise.Ou autant de fées sur son berceau, si vous préférez ce type de métaphore. Vive la diversité !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dirty_Pretty_Things_(film)

Il est temps de se pencher sur la question.

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