Avis. La règle du jeu. Film. Renoir / Truffaut / Musset. (1939) 6/10

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Un tragi-vaudeville qui fut un bide en son temps. Il ne vaut pas le quart de la moitié de la très bonne réputation qui lui a été faite, bien longtemps après sa sortie, par quelques gourous influents. Il serait temps maintenant qu’on le déréhabilite©.

La prise de vue n’est pas mauvaise. Et c’est à peu près tout ce qu’on peut garder.

Le scénario serait issu des Caprices de Marianne d’Alfred de Musset. Pourtant dans cette réécriture, les situations et les rôles sont caricaturaux.

Et le jeu affecté de tous les personnages rend le film difficilement regardable. Certes on voudrait nous montrer que tous « jouent », ce serait la leçon. Il est dit d’ailleurs « tout le monde ment », pour bien insister. Mais pour nous démontrer cela, il eut fallu de la finesse. Ce n’était vraiment pas la peine de surjouer et d’y aller avec de gros sabots. C’est même un contresens. Musset lui c’est la poésie et la délicatesse.

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Vous trouverez ici notre avis :

Le scénario et l’intrigue résumés sont sur : Résumé. Film. La règle du jeu. Acteurs : Renoir Dalio Carette (1939) 6/10 Aperçu

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Même les grands sentiments semblent ici ridicules. C’est une farce et rien d’autre, mais une farce triste. Ce qui n’arrange pas les choses.

La fête au château est trop longue et grand-guignolesque. On court dans les couloirs, les portes claques, des objets tombent, des coups de feu sont tirés en l’air, il y a du « Ciel, mon mari ! ». N’est-ce pas la définition du vaudeville ?

La double méprise sur les pardessus qui fait que la victime n’est pas celle que l’on croit, est même en dessous du niveau vaudeville. C’est au-delà du franc n’importe quoi.


La seule question qui vaille est la suivante. Pourquoi les critiques d’après guerre se sont tant illusionnés ? Parti pris politique ? Contre-pied un peu snob ?

L’alibi défendu par Renoir lui-même, que « sous son apparence bénigne, cette histoire s’attaquait à la structure même de la société » ne vaut pas tripette. Tout le monde en prend pour son grade, du braconnier madré et complice d’assassinat au plus grand des aristos. Et puis cela reste gnangnan. Et même, il n’y a pas d’attaques structurelles là dedans, mais juste des caricatures qui voudraient faire sourire. Raté !

On ne peut même pas lui attribuer la dénonciation du paraître et de l’insouciance, alors qu’en 1939 on serait en train de « danser sur le volcan ». Je n’y crois pas une minute. Au contraire, il semble que Renoir cherche même à divertir. C’est bien lui qui danse là.

A sa sortie le film a déçu. Mais la nouvelle vague – dont Truffaut ce qui est étonnant – a cherché à le réhabiliter, en l’encensant outrageusement. Ils ont sans doute apprécié le côté bricolé et souvent improvisé.

A froid et sans a priori, j’ose dire que ce n’est pas un très bon film.

Le scénario et l’intrigue résumés sont sur : Résumé. Film. La règle du jeu. Acteurs : Renoir Dalio Carette (1939) 6/10 Aperçu

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