Belphégor, fantôme du Louvre. Gréco / Marceau. Jean-Paul Salomé nul. 4/10

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Belphégor, le fantôme du Louvre est un film bête de 2001. Il se contente d’imiter ce qu’il y a de pire dans les blockbusters américains. La précipitation imbécile, les émotions outrées dont le « ouh ouf fais moi peur », les dissections scénarisées à outrance… Les momies ridiculement “anthropomorphes” ; c’est tout juste si elles ne clignent pas des paupières. Et puis, bien totalement décharnées, donc sans structures fonctionnelles, ses quasi squelettes se meuvent et “dansent” comme les zombies de Thriller, la musique du regretté Michael Jackson en moins. Sans humour, les déplacements de spectres sur des chariots à roulettes ne passent plus.

Le tout est servi en un coûteux panoramique technicolor, comme si le message était : « vous voyez on a dépensé beaucoup… donc c’est forcément un bon film… en tout cas vous en aurez pour votre argent ».

Plus grave encore, nos “créatifs” galvaudent un élément patrimonial de 1965 : Belphégor ou le Fantôme du Louvremini-série avec Juliette Gréco (1965). Cette fameuse saga de 4 épisodes qui nous maintenaient cloués au canapé jadis et dont on attendait le retour hebdomadaire avec impatience ; bien qu’on n’y comprenait pas grand chose, à notre jeune âge.

Cracher ainsi sur le glorieux passé, après l’avoir dépouillé, est pitoyable. C’est comme pisser sur la tombe du soldat inconnu. Cela vaut injures à ancien combattants et à la nation toute entière. Et puis ce côté malédiction à la Toutânkhamon, quasi au premier degré, est on ne peut plus désuet. Il aurait fallu du talent pour rénover le concept.

On ne peut décidément rien pardonner à ce Belphégor-navet. Ce pauvre Jean-Paul Salomé ne s’est jamais vraiment illustré comme réalisateur ou comme scénariste.

  • Et comme il est visiblement médiocre, on fera de lui le président d’UniFrance Films, pendant quelques années. Comme quoi le pire est toujours à craindre selon le principe de Peter.

L’histoire d’amour B entre Sophie et Frédéric est tellement téléphonée qu’on en vient à bailler.

  • D’ailleurs Sophie Marceau ne brille guère dans ce long-métrage. Le fait de la rendre cruelle et revancharde en images de synthèse ne la sert pas des masses. Ses moues apeurées sont totalement artificielles.
    • Et puis autant le dire franchement, je ne l’ai jamais trouvé si bonne qu’on le prétend. Je ne sais pas trop à quoi tient sa gloire somme toute en toc. On ne devrait pas demander « qui aime Marceau » mais plutôt « qui la supporte ». Un indice ; moins elle parle moins elle se dévalorise. L’idéal aurait été qu’elle fasse comme le mime homonyme.
  • Frédéric Diefenthal est fade comme à son habitude et sa perpétuelle agitation ne convainc que les ignares en mal d’action et en panne de réflexion. A re-oublier.
  • Michel Serrault est un bon acteur perdu dans un scénario médiocre. Intervention « alimentaire ». Il est inoxydable et un tel raté ne l’atteint pas.
  • On peut dire strictement la même chose de la grande Julie Christie.
  • Patachou meurt rapidement dans le film, heureusement pour elle.

Ce sous-produit a quand même fait 3 millions d’entrées en Europe. Comme quoi, quand on a aucun talent, il vaut mieux dépenser les sous en publicité, arroser les critiques serviles, que de consacrer les pépètes à améliorer le film.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Belph%C3%A9gor,_le_fant%C3%B4me_du_Louvre

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Salom%C3%A9

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