Clapton. Lady in the balcony. Mojo et Black Magic Woman en baisse. 7/10

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Tout n’est pas bon dans le clapton ?

Autant évacuer de suite cette histoire de « lady au balcon ». Il s’agit du passage fugace de Melia, sa femme. Cette invitée discrète se retrouve à la mezzanine du petit château anglais, qu’ont squatté Clapton et sa bande, lors d’un épisode de Covid de 2021.

Les concerts ne pouvant plus avoir lieu, ils sont rabattus sur la création d’un album principalement acoustique. Ces gars là ne peuvent rester les bras ballants. Et la lady en question n’a aucune espèce d’importance. C’est juste une occasion de forger un titre titillant.

L’âge venant – 76 ans tout de même -, l’électrification s’escamotant peu à peu, la musique du maestro antivax-covid devient de plus en plus calme, économe et somme toute mélodieuse.

De plus, il ne se met pas trop en avant en tant que créateur, et il cède souvent la place aux grands bluesmen des débuts… mais aussi, et c’est plus étonnant, à ce Black Magic Woman de Peter Green magnifié jadis par Santana dans Abraxas et devenu ici étrangement calme et nordique.

Pourtant c’est un véritable hommage et non pas un de ces « tribute » qui ne sont en fait que du pillage. Mais en tant que profane, cette homogénéisation du son fait qu’on peut avoir l’impression que tout finit par se ressembler.

Il repositionne a minima ses tubes dans cette ambiance douce et feutrée. Il fait donc un sort à After Midnight, Layla, Bell Bottom Blues, Tears in Heaven, Nobody Knows You When You’re Down And Out et Key to the Highway. N’attendez pas ici le déferlement de Crossroads et autres morceaux des débuts. On aime (les vieux) ou on n’aime pas (ces jeunes excités).

C’est dépouillé, au point qu’on peut se demander s’ils ne vont pas finir à ne faire qu’une seule note de toute la soirée.

Une sorte d’aboutissement aussi zen que celui ce de peintre sage qui fut décapité pour n’avoir fourni à l’empereur qu’un trait en lieu et place d’un dragon sophistiqué. C’était en fait la touche finale d’une épure de plus en plus concise, dont l’élaboration a duré des années.

Le problème de Clapton, c’est que part défaut, les amateurs de pop qui se sont calmés finissent par n’écouter plus que cela. Et au bout de si nombreuses rééditions, on finit par ne plus en avoir envie. Ce n’est donc pas totalement de sa faute à lui. Confer ce Leila qui bientôt nous sortira par les trous de nez.

La flamme vacille ? C’est sans doute pourquoi nos lascars tentent de se rassurer en chantant ce « Got My Mojo Working ». Mais à 76 ans, on peut craindre que ce Mojo ne soit plus on the rocks mais largement dilué.

Je sais que les fans vont se fâcher – Qu’ils se calment, il n’y a rien de dédaigneux à juste demander une pause.

01 – Nobody Knows You When You’re Down And Out

02 – Golden Ring

03 – Black Magic Woman

04 – Man of the World

05 – Kerry

06 – After Midnight

07 – Bell Bottom Blues

08 – Key to the Highway

09 – River of Tears

10 – Rock Me Baby

11 – Believe in Life

12 – Going Down Slow

13 – Layla

14 – Tears in Heaven

15 – Long Distance Call

16 – Bad Boy

17 – Got My Mojo Working

https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Magic_Woman

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