Habiter le monde. Népal, Lo Manthang, sur le toit du monde (2017) 5.5/10

Temps de lecture : 2 minutes

Ces petits reportages peuvent sembler méritants à première vue. Mais déjà, il faut comprendre qu’ils sont clairement insuffisants. Ils tentent d’associer « un peu » de réflexion avec ce que l’on peut voir de nos jours d’architectures anciennes surprenantes. Cela se passe aux quatre coins du monde, en 26 petites minutes.

Le projet qui met en situation un « philosophe de l’architecture » , Philippe Simay, montre ses limites, avec en particulier une nette tendance à la simplification. De plus, on va dans le sens du poil de ces occidentaux boboïsés, avec ce « un lieu / une idée », qu’il faut traduire par « un exotisme de vacances / un lieu commun ». On a vraiment l’impression que c’est du Arte tout craché. Du fait sur mesure pour ces citadins à deux roues qui ont un porte bagage culturel très limité.

Tout au long de cette série « Habiter le monde », on retrouve les leitmotivs les plus conformistes sur les supposés paradis perdus, comme « vivre en harmonie avec l’environnement » ou « s’approprier l’espace » ou « permettre à chaque individu de trouver sa place » ou « l’équité, la convivialité et le partage », ou l’usage des « matériaux naturels et recyclés »… On est vraiment dans les mantras abrutissants du genre.

Je lis ceci sur Internet qui convient à merveille : Habiter le monde est une ode à la décroissance, à l’écologie, à l’écoute du monde et des autres.

A ceci près que là il s’agit d’un livre, et ce n’est pas celui de Silay, et non pas de ces documentaires. Mais cela marche aussi ici.

Ce romantisme de pacotille ne résiste pas beaucoup aux contingences. Si dans ces hauts lieux du Népal, de rares habitants vivent encore dans ce milieu redoutable, dans cet habitat retranché, c’est parce qu’ils n’ont pas trop le choix.

Bien sûr que l’habitat est adapté. Ils n’ont pas d’autre possibilité que de construire qu’avec ce qu’ils ont sous la main, étant à distance de tout. Et la terre séchée des murs est sans cesse à renouveler. Car ils ne peuvent même pas cuire des briques pour assurer des solutions plus pérennes. Et si les rues sont étroites ce n’est pas pour signifier le rapprochement des peuples, mais parce que le vent est fort et que la place utilisable est rare. Nécessité fait loi. Voilà tout.

Que le monastère soit au centre de leurs préoccupations, n’est pas étonnant. Ce n’est pas un témoignage de la haute spiritualité des occupants, mais un dernier recours de l’esprit humain devant une situation trop difficile à maîtriser et sans réelle solutions « raisonnables ». Il faut plutôt aller voir du côté de la superstition et des automatismes, pour ces fidèles qui croient en l’efficacité de faire tourner un moulin à prières.

https://www.arte.tv/fr/videos/072421-003-A/habiter-le-monde/

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