A voir en replay sur Arte videos (en tout cas je l’espère)
Le principe de ces petits documentaires est simple. La grande histoire est éclairée par la petite histoire de tout un chacun. Quelques photos personnelles sont mises en scène et mêlées à des archives d’époque.
On observe ainsi de l’intérieur, un système. Ici il s’agit du service de travail obligatoire, le sinistre STO. Une évocation particulière, sans pathos, sans théorie, juste du vécu.
Une anecdote qui sort de l’ordinaire rend le récit plus vivant et moins agressif. Et c’est le cas dans cette histoire vraie.
- Le dénommé Jean a été enrôlé contre son gré dans une des plus grandes usines de production allemande. Ce jeune Français sent clairement qu’il s’agit d’un esclavage à peine masqué. Et il n’y a pas de moyen de s’en échapper. Il se réfugie donc dans la photographie. Passe-temps totalement prohibé, qui doit nécessairement se faire en cachette.
- Un autre groupe de travailleurs forcés est constitué de Russes et d’Ukrainiens.
- Rapidement des liens vont unir Natascha l’Ukrainienne et Jean le Français. Pourtant aucun d’eux ne parle la langue de l’autre. Ironie du sort, ils en sont réduits à baragouiner en allemand !
- Mais personne, ni à l’Est ni à l’Ouest, n’a vraiment envie qu’ils convolent en juste noce.
- Dès que le camp sera libéré, les Soviétiques vont réclamer le retour des leurs. Ils l’ont obtenu dans des tractations internationales. Et il y a de lourdes menaces de Staline à l’encontre de ces prisonniers. Ils seront doublement victimes et termineront pour la plupart au Goulag.
- La famille de Jean n’est pas chaude non plus. Et sa mère va escamoter les lettres de Natascha.
L’histoire se termine là. Ils ne se reverront jamais.
Pour couronner le tout, ceux qui reviennent de là seront regardés d’un sale œil. Il y a un soupçon de collaboration autour d’eux.
L’Histoire avec un grand H est un rouleau compresseur qui n’a que faire des histoires personnelles.
Alors même que ce sont ces individus qui la font.
